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VIE DE VOLTAIRE.


philosophe préférât la richesse de quelques nations à la liberté d’un peuple entier, le commerce de quelques villes, au progrès de la culture et des arts dans un grand empire ? Loin de nous ces vils calculateurs qui veulent ici tenir la Grèce dans les fers des Turcs ; là, enlever des hommes, les vendre comme de vils troupeaux, les obliger, à force de coups, à servir leur insatiable avarice, et qui calculent gravement les prétendus millions que rapportent ces outrages à la nature !

Que partout les hommes soient libres, que chaque pays jouisse des avantages que lui a donnés la nature ! Voilà ce que demande l’intérêt commun de tous les peuples, de ceux qui reprendraient leurs droits, comme de ceux où quelques individus, et non la nation, ont profité du malheur d’autrui. Qu’importe, auprès de ces grands objets, et des biens éternels qui naîtraient de cette grande révolution, la ruine de quelques hommes avides qui avaient fondé leur fortune sur les larmes et le sang de leurs semblables !

Voilà ce que devait penser Voltaire, voilà ce que pensait M. Turgot.

On a parlé de l’injustice d’une guerre contre les Turcs. Peut-on être injuste envers une horde de brigands qui tiennent dans les fers un peuple esclave, à qui leur avide férocité prodigue les outrages ? Qu’ils rentrent dans ces déserts dont la faiblesse de l’Europe leur a permis de sortir, puisque dans leur brutal orgueil ils ont continué à former une race de tyrans, et qu’enfin la patrie de ceux à qui nous de-