« Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/909 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 14 juin 2021 à 06:28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
901
POLYBE, LIV. XXIII.

Car Athinis, Pausiras, Chésuphe et Irobaste, qui étaient restés seuls de tous les seigneurs, cédant au temps, étaient venus à Saïn pour se rendre à Ptolémée. Mais ce prince, sans égard pour les assurances qu’il leur avait données, les fit traîner nus et enchaînés à des chars, et les condamna ensuite à la mort. De là il fut à Naucraté, où ayant reçu un corps de soldats mercenaires qu’Aristonique lui avait levés dans la Grèce, il se mit en mer pour retourner à Alexandrie, sans avoir fait aucun exploit de guerre, quoiqu’il eût alors vingt-cinq ans. Ce fut l’effet des mauvais conseils de Polycrates. (Vertus et Vices.) Dom Thuillier.


Aristonique.


C’était un eunuque de Ptolémée, roi d’Égypte, qui, dès l’enfance, avait été élevé avec ce prince. Plus avancé en âge, il fit remarquer en lui des sentimens plus nobles et plus élevés qu’on n’a coutume d’en voir dans des gens de cette espèce. Il avait de la nature une inclination dominante pour la guerre, et s’appliquait beaucoup à s’y rendre habile : aimable dans la société, il y portait un talent rare : c’était celui de savoir s’accommoder à toutes sortes d’esprits. Outre ces bonnes qualités, il avait encore celle d’aimer à faire plaisir. (Ibid.)


Apollonias, femme d’Attalus, roi de Pergame, et mère d’Eumène.


Cette reine mérite par bien des endroits que nous la fassions connaître à la postérité. Elle était de Cyzique. Attalus la prit chez le peuple, et partagea le trône de Pergame avec elle. Jusqu’à la mort elle se maintint dans cette dignité suprême, se rendant chère et aimable au roi son mari, non par des manières enjouées et des caresses frivoles, mais par sa sagesse, sa gravité, sa modestie et sa probité. Mère de quatre princes, elle conserva pour eux, jusqu’au dernier moment de sa vie, une tendresse inaltérable, quoiqu’elle ait vécu long-temps après son mari. Rien n’a fait plus d’honneur à deux d’entre eux que le respect avec lequel ils la reçurent à Cyzique. Ils la placèrent au milieu d’eux, et, lui prenant la main chacun de son côté, ils la conduisirent civilement dans les temples et dans les autres endroits de la ville. Tout le peuple regardait ces deux jeunes princes avec admiration. On se rappelait, en les voyant, Cléobis et Biton ; on comparait les deux actions ensemble, en donnant néanmoins l’avantage à celle des deux fils d’Attalus, en qui une tendresse égale pour leur mère était relevée par l’éclat que lui donnait leur illustre naissance. Ce charmant spectacle fut vu à Cyzique, après la paix faite avec Prusias. (Ibid.)


VI.


Sur Philopœmen.


Philopœmen, qui s’était d’abord prononcé contre une opinion émise par Archon, préteur des Achéens, revint peu à peu à son sentiment, et sut profiter adroitement de toutes les occasions pour lui donner les éloges les plus bienveillans. Ceci se passait en ma présence, et je blâmais déjà ces moyens employés pour nuire à quelqu’un par les louanges mêmes qu’on lui donnait. Arrivé à un âge plus mûr, je ne puis approuver davantage une semblable conduite. La disposition d’esprit qui nous porte à la prudence, est bien différente de celle qui nous porte à la malfaisance ; elle en diffère autant