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JEAN-BAPTISTE OUDRY
PEINTRE
(1686-1755)

SUR LA
MANIÈRE D’ÉTUDIER LA COULEUR
EN COMPARANT LES OBJETS ENTRE EUX


SOMMAIRE : Oudry a composé ce discours pour l’éducation de son fils. — La présence des éléves de l’école aux conférences de l’Académie le porte à prendre la parole. — Éloge de Largillière. — Les Flamands. — Le dessin dans l’école flamande et dans l’école française. — Choix du modèle vivant. — Rubens et Van Dyck. — Le dessin d’après nature. — Du coloris. — Analyse du coloris des maîtres. — Il faut comparer l’œuvre des maîtres avec la nature. — Valeur relative des objets dans une composition. — Les accessoires ne doivent pas être négligés. — L’artiste a tort de recourir à des mains étrangères pour l’exécution des parties qu’il juge sans intérêt. — Anecdote sur un bouquet de fleurs blanches. — Le clair-obscur. — Théorie de Largillière sur la lumière. — Des repoussoirs. — L’intelligence des masses. — Intérieur d’église. — Rembrandt. — Distribution des ombres. — La nature est l’initiateur du peintre dans l’étude de la lumière. — Comment il faut poser le modèle.


Je me flatte d’être assez connu de vous, Messieurs, pour n’avoir pas besoin de vous assurer que, si j’entreprends ici de m’expliquer sur quelques-uns de nos principes, ce n’est point du tout dans la vue d’attaquer les sentiments d’aucun de mes confrères qui pourroient voir les choses d’un autre œilque moi, et encore moins dans celle de vouloir leur faire la leçon. Vous savez que j’ai toujours respecté les lumières et les talents de nos habiles maîtres ; aussi puis-je dire avec franchise que, lorsque je m’avisai de coucher par écrit les réflexions que je hasarde ici, je ne pensois pas à jamais les faire paroître devant vous. Je songeois seulement à me les arranger dans l’esprit, et à les mettre ensemble pour l’instruction de mon fils ; mais depuis qu’on nous a si bien prouvé que nous devons tous