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liure iv. chap. lxi.


Noizilles. || Artichaulx.
Noix. Pasquenades[1].

Pérennité[2] d’abreuuement parmy.

Croyez que par eux ne tenoyt que cestuy Gaster leur dieu ne feut apertement, pretieusement et en abundance seruy en ses sacrifices, plus certes que l’idole de Heliogabalus, voyre plus que l’idole Bel en Babylone, soubz le roy Balthasar. Ce nonobstant, Gaster confessoit estre non dieu, mais paoure, vile, chetifue créature. Et comme le roy Antigonus, premier de ce nom, respondit[3] a ung nommé Hermodotus (lequel en ses poesies l’appelloyt dieu et filz du soleil), disant : Mon Iasanophore le nie (lasanon[4] estoyt une terrine et vaisseau approprié a recepuoir les excremens du ventre) : ainsi Gaster renuoyoit ces matagotz a sa selle persee, veoir, considérer, philosopher, et contempler quelle diuinité ilz trouuoyent en sa matière fecale.

CHAPITKE LXI. — Comment Gaster inuenta les moyens d’auoir et conseruer grain

Ces diables gastrolatres retirez, Pantagruel feut attentif a l’estude de Gaster, le noble maistre des artz. Vous sçauez que, par institution dénature, pain, auecques ses apennaiges[5], luy ha esté pour prouision et aliment adiugé, adioincte cestc bénédiction du ciel, que, pour pain trouuer et guarder, rien ne luy defauldroyt. Des le commencement, il inuenta l’art fabrile[6], et agriculture, pour cultiuer la terre, tendent a fin qu’elle luy produisist grain. Il inuenta l’art militaire et armes, pour grain deffendre ; medicine et astrologie, auecques les mathematicques nécessaires pour grain en saulueté par plusieurs siècles guarder et mettre hors les calamitez de l’aer, deguast des bestes brutes, larrecin des briguans. Il inuenta les moulins a eaue, a vent, a bras, a aultres mille engins, pour grain mouldre et réduire en farine. Le leuain, pour fermenter la paste, le sel pour luy donner saueur, car il eut ceste congnoissance que chose on monde plus les humains ne rendoyt a maladies subiectz que de pain non fermenté, non salle user ; le feu pour le cuyre, les horologes et quadrans pour entendre le tempz de la cuycte de pain, créature de grain. Est aduenu que grain en ung pays defailloyt ; il inuenta art et moyen de le tirer d’une contrée en aultre. Il[7], par inuention grande, mesla deux espèces d’animans, asnes et iumens, pour production d’une tierce, laquelle nous appelions muletz, bestes plus puissantes, moins délicates, plus durables au labeur que les aultres. Il inuenta chariotz et charettes, pour plus commodement le tirer. Si la mer ou riuieres ont empesché la traicte, il inuenta basteaulx, gualeres et nauires (chose de laquelle se sont les elemens esbahiz) pour oultre mer, oultre fleuues et riuieres nauiger, et de nations barbares, incongneues et

  1. Panais.
  2. Eternité.
  3. Cf. Plularq. Apoplithegmes.
  4. Bassin.
  5. Jeu de mots sur pain.
  6. Industriel.
  7. Alias, et