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Stambouloff lui offrait périodiquement, et forma un ministère avec M. Stoïlolî. Quelques mois après, Stambouloff périssait assassiné dans une rue de Sofia.
Stambouloff lui offrait périodiquement, et forma un ministère avec M. Stoïlolî. Quelques mois après, Stambouloff périssait assassiné dans une rue de Sofia.

Quels partis, depuis lors, se sont tour à tour succédé au pouvoir, c’est ce que nous nous garderons de raconter <ref> On trouvera tout le détail des luttes des partis, de leur organisation et de leurs tendances dans le récent livre de M. René Henry : ''Des monts de Bohême au golfe Persique'' (Plon, 1908). </ref>. Les partis, en Bulgarie, ne représentent pas, comme en d’autres pays, des doctrines politiques très différentes et très clairement définies ; ce sont plutôt des groupemens formés autour de certains chefs pour la conquête et parfois pour l’exploitation du pouvoir ; on les désigne généralement par les noms de leurs chefs : Stamboulovistes, Stoïlovistes, Radoslavistes, etc. Le chef mort, il arrive souvent que le parti se dissout ou se rallie à un autre programme. A quelques années d’intervalle, le même nom sert à désigner des partis tout à fait différens par leurs tendances. Sans doute, il ne faut rien exagérer, il existe entre les diverses nuances politiques qui se partagent le Sobranié des divergences de doctrines ; mais elles sont rarement profondes ; le pays est trop jeune pour que les partis aient poussé des racines historiques lointaines ; le plus souvent, c’est une question de tactique ou d’opportunité qui les sépare, ou tout simplement une question d’ambitions personnelles. Quand une faction occupe la place depuis longtemps, les appétits impatiens se coalisent pour la renverser et la remplacer. C’est l’heure que choisit le prince pour exercer sa prérogative de nommer les ministres. Son choix ne s’exerce pas forcément dans la majorité du Sobranié, car alors le même parti resterait toujours au pouvoir, le parti qui détient le gouvernement étant à peu près certain de faire élire un Sobranié qui lui soit favorable. Le prince appelle les hommes qui lui semblent le mieux répondre à la situation ; il dissout l’assemblée, et les élections nouvelles donnent généralement la majorité au nouveau cabinet. Ainsi les partis ne sont rien que par le prince, qui n’est d’aucun et qui se sert de tous.
Quels partis, depuis lors, se sont tour à tour succédé au pouvoir, c’est ce que nous nous garderons de raconter <ref> On trouvera tout le détail des luttes des partis, de leur organisation et de leurs tendances dans le récent livre de M. René Henry : ''Des monts de Bohême au golfe Persique'' (Plon, 1908). </ref>. Les partis, en Bulgarie, ne représentent pas, comme en d’autres pays, des doctrines politiques très différentes et très clairement définies ; ce sont plutôt des groupemens formés autour de certains chefs pour la conquête et parfois pour l’exploitation du pouvoir ; on les désigne généralement par les noms de leurs chefs : Stamboulovistes, Stoïlovistes, Radoslavistes, etc. Le chef mort, il arrive souvent que le parti se dissout ou se rallie à un autre programme. A quelques années d’intervalle, le même nom sert à désigner des partis tout à fait différens par leurs tendances. Sans doute, il ne faut rien exagérer, il existe entre les diverses nuances politiques qui se partagent le Sobranié des divergences de doctrines ; mais elles sont rarement profondes ; le pays est trop jeune pour que les partis aient poussé des racines historiques lointaines ; le plus souvent, c’est une question de tactique ou d’opportunité qui les sépare, ou tout simplement une question d’ambitions personnelles. Quand une faction occupe la place depuis longtemps, les appétits impatiens se coalisent pour la renverser et la remplacer. C’est l’heure que choisit le prince pour exercer sa prérogative de nommer les ministres. Son choix ne s’exerce pas forcément dans la majorité du Sobranié, car alors le même parti resterait toujours au pouvoir, le parti qui détient le gouvernement étant à peu près certain de faire élire un Sobranié qui lui soit favorable. Le prince appelle les hommes qui lui semblent le mieux répondre à la situation ; il dissout l’assemblée, et les élections nouvelles donnent généralement la majorité au nouveau cabinet. Ainsi les partis ne sont rien que par le prince, qui n’est d’aucun et qui se sert de tous.