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Qu’on a mal lu ce chef-d’œuvre, et qu’il serait dommage que la postérité regardât M. Barrès comme le Paul-Louis Courier de la troisième République ! Ni le parti pris, ni la violence, le livre n’a rien d’un pamphlet. On comprend mieux qu’il ait rappelé à Francisque Sarcey les ''Mémoires'' de Saint-Simon, d’un Saint-Simon qui se griserait non de sa propre vengeance, mais du spectacle qu’il raconte, et qui « n’assénerait » ses regards que pour le plaisir de les asséner. Pour ma part, je ne vois de violent dans ''Leurs figures'' que ce plaisir. Ce n’est pas le frémissement d’une volupté de surface, mais le jeu grave, patient, magnifique d’une curiosité ardente et réfléchie. Impassible à force de passion, l’auteur trahit cependant, de-ci de-là, en lieues de feu ses délices de contemplateur. Il parle de la « magnificence » et de la « poésie infernale » de cette « épopée. » Deux lignes de lui eu disent plus long à ce sujet que tous les commentaires :
Qu’on a mal lu ce chef-d’œuvre, et qu’il serait dommage que la postérité regardât M. Barrès comme le Paul-Louis Courier de la troisième République ! Ni le parti pris, ni la violence, le livre n’a rien d’un pamphlet. On comprend mieux qu’il ait rappelé à Francisque Sarcey les ''Mémoires'' de Saint-Simon, d’un Saint-Simon qui se griserait non de sa propre vengeance, mais du spectacle qu’il raconte, et qui « n’assénerait » ses regards que pour le plaisir de les asséner. Pour ma part, je ne vois de violent dans ''Leurs figures'' que ce plaisir. Ce n’est pas le frémissement d’une volupté de surface, mais le jeu grave, patient, magnifique d’une curiosité ardente et réfléchie. Impassible à force de passion, l’auteur trahit cependant, de-ci de-là, en lieues de feu ses délices de contemplateur. Il parle de la « magnificence » et de la « poésie infernale » de cette « épopée. » Deux lignes de lui eu disent plus long à ce sujet que tous les commentaires :





En ce temps-là, écrit-il, conséquence d’une surproduction de drames, il y eut d’irréparables gaspillages de physionomies tragiques.
En ce temps-là, écrit-il, conséquence d’une surproduction de drames, il y eut d’irréparables gaspillages de physionomies tragiques.