« Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/266 » : différence entre les versions

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Je pourrais citer des écluses faites à travers des rivières, des canaux creusés à grands frais dans les environs des villes, pour faire aller des moulins ou d’autres usines, dont l’eau, lorsqu’ils sont pleins, s’écoule par des saignées ou des rigoles, et pénètre les terres qui les bordent. Ainsi, à 1 lieue d’Alais, une digue traverse le Gardon, arrête et dirige ses eaux dans un canal de 3 à 4 mètres de largeur et d’un à 2 de profondeur, sur lequel sont établis 3 moulins à blé, des moulins à huile, des fabriques de soie et autres usines ; le trop-plein arrose des prairies qui bordent ce canal jusqu’à la ville. Auprès de Ners, est une autre digue et un autre canal qui font également marcher plusieurs moulins et arrosent toute la plaine de Boucoiran, etc. Quelques personnes assez fortunées font construire des conduites pour l’usage de leurs maisons, et pour arroser leurs jardins ; mais ces travaux ressemblent à ceux qu’on rencontre dans d’autres pays et dont les voyageurs ont parlé.
Je pourrais citer des écluses faites à travers des rivières, des canaux creusés à grands frais dans les environs des villes, pour faire aller des moulins ou d’autres usines, dont l’eau, lorsqu’ils sont pleins, s’écoule par des saignées ou des rigoles, et pénètre les terres qui les bordent. Ainsi, à 1 lieue d’Alais, une digue traverse le Gardon, arrête et dirige ses eaux dans un canal de 3 à 4 mètres de largeur et d’un à 2 de profondeur, sur lequel sont établis 3 moulins à blé, des moulins à huile, des fabriques de soie et autres usines ; le trop-plein arrose des prairies qui bordent ce canal jusqu’à la ville. Auprès de Ners, est une autre digue et un autre canal qui font également marcher plusieurs moulins et arrosent toute la plaine de Boucoiran, etc. Quelques personnes assez fortunées font construire des conduites pour l’usage de leurs maisons, et pour arroser leurs jardins ; mais ces travaux ressemblent à ceux qu’on rencontre dans d’autres pays et dont les voyageurs ont parlé.
Les moyens d’arrosement que je vais décrire sont moins connus, et tout autre qu’un agriculteur ne trouverait pas peut-être qu’ils méritassent de l’être ; mais ceux à qui je m’adresse en sentiront l’importance. La plus grande simplicité, la plus stricte économie, voilà ce qui convient aux pauvres Cévennois ! Je veux prouver qu’avec peu d’art, et sans constructions coûteuses, ils tirent tout le parti possible de leur position, qu’ils entendent parfaitement, et pratiquent avec succès l'arrosement de leurs terres, qu’ils conduisent par tout où elle peut être utile l’eau de leurs fontaines, et qu’ils savent lutter contre les torrens dévastateurs, et retenir, du moins en partie, les terres que les pluies entrainent.
Les moyens d’arrosement que je vais décrire sont moins connus, et tout autre qu’un agriculteur ne trouverait pas peut-être qu’ils méritassent de l’être ; mais ceux à qui je m’adresse en sentiront l’importance. La plus grande simplicité, la plus stricte économie, voilà ce qui convient aux pauvres Cévennois ! Je veux prouver qu’avec peu d’art, et sans constructions coûteuses, ils tirent tout le parti possible de leur position, qu’ils entendent parfaitement, et pratiquent avec succès l’arrosement de leurs terres, qu’ils conduisent par tout où elle peut être utile l’eau de leurs fontaines, et qu’ils savent lutter contre les torrens dévastateurs, et retenir, du moins en partie, les terres que les pluies entrainent.


Les voyageurs qui traverseraient les Cévennes dans les mois les plus chauds de l’année, seraient bien agréablement surpris de trouver, au milieu des châtaigniers, entre des rochers arides, des vallons bien cultivés, plantés de mûriers, de cerisiers, de pommiers chargés de fruits ; des jardins remplis de légumes ; des prairies verdoyantes sur des pentes si inclinées qu’elles semblent {{tiret|suspen|dues}}
Les voyageurs qui traverseraient les Cévennes dans les mois les plus chauds de l’année, seraient bien agréablement surpris de trouver, au milieu des châtaigniers, entre des rochers arides, des vallons bien cultivés, plantés de mûriers, de cerisiers, de pommiers chargés de fruits ; des jardins remplis de légumes ; des prairies verdoyantes sur des pentes si inclinées qu’elles semblent {{tiret|suspen|dues}}