« Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/289 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 16 mai 2021 à 05:35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dents ; les Indiens en mangent aussi les racines. Le jacapuyia (lecythis ollaria) est un des plus grands arbres du Brésil ; il porte un fruit qu’on prendrait pour un gobelet avec son couvercle, et qui contient quelques graines, assez semblables aux mirobolans. Le couvercle s’ouvre de lui-même dans la maturité des fruits, et les laisse tomber, s’ils ne sont cueillis. Le bois est fort dur, et ne se corrompt pas aisément ; ce qui le rend fort propre à former les axes des moulins à sucre.

Le Brésil a peu d’arbres aussi beaux que le janipaba ou genipayer ; sa verdure est admirable et se renouvelle tous les mois ; ses fruits ont la forme de l’orange et le goût du coing ; leur suc, qui est d’abord assez blanc, noircit bientôt jusqu’à servir d’encre aux sauvages pour se faire sur la peau des figures de cette couleur : elle dure neuf jours, après lesquels il n’en reste aucune trace. On fait observer que c’est le suc du fruit vert qui a cette qualité.

Le fruit du jequitinguacu ressemble à nos plus grosses fraises ; mais il contient pour pépin, une sorte de pois très-dur, noir, rond et luisant comme le jais, et dont l’écorce est d’une extrême amertume. On l’écrase pour le faire servir de savon.

Dans l’intérieur des terres, vis-à-vis de la baie de Tous-les-Saints, on trouve dans les lieux secs un arbre fort grand et fort épais, dont toutes les branches sont naturellement percées de trous profonds, où, pendant l’été