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LXVIII


Paris, 4 mai 1843.


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Je ne dors plus du tout et je suis d’une humeur de chien. J’aurais bien des choses à dire à votre lettre. Je ne commencerai pas, à cause de cette humeur, ou plutôt je tâcherai de la modérer un peu. Votre distinction entre les deux moi est fort jolie. Elle prouve votre profond égoïsme. Vous n’aimez que vous, et c’est pour cela que vous aimez un peu le moi qui ressemble au vôtre. Plusieurs fois avant-hier, j’en ai été scandalisé. J’y pensais assez tristement pendant que vous n’étiez occupée qu’à contempler les arbres à votre manière. Vous avez bien raison d’aimer les chemins de fer. Dans quelques jours, on ira en trois heures à Rouen et à Orléans. Pourquoi n’irions-nous pas voir Saint-Ouen ? Mais qu’y avait-il de plus beau



Je ne dors plus du tout et je suis d’une humeur de chien. J’aurais bien des choses à dire à votre lettre. Je ne commencerai pas, à cause de cette humeur, ou plutôt je tâcherai de la modérer un peu. Votre distinction entre les deux moi est fort jolie. Elle prouve votre profond égoïsme. Vous n’aimez que vous, et c’est pour cela que vous aimez un peu le ''moi'' qui ressemble au vôtre. Plusieurs fois avant-hier, j’en ai été scandalisé. J’y pensais assez tristement pendant que vous n’étiez occupée qu’à contempler les arbres à votre manière. Vous avez bien raison d’aimer les chemins de fer. Dans quelques jours, on ira en trois heures à Rouen et à Orléans. Pourquoi n’irions-nous pas voir Saint-Ouen ? Mais qu’y avait-il de plus beau
que nos bois l’autre jour ? Il me semble seulement que vous auriez dû rester plus longtemps. Lorsqu’on a assez d’imagination pour expliquer naturellement cette branche de lierre, on doit ne pas
que nos bois l’autre jour ? Il me semble seulement que vous auriez dû rester plus longtemps. Lorsqu’on a assez d’imagination pour expliquer naturellement cette branche de lierre, on doit ne pas