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10°. Que l’on évite la désertion des habitans qui emportent leurs richesses hors du Royaume.
10.{{o}} Que l’on évite la désertion des habitans qui emportent leurs richesses hors du Royaume.


11°. Que l’on n’empêche point le commerce extérieur des denrées du crû ; car tel est le débit, telle est la réproduction.
11.{{o}} Que l’on n’empêche point le commerce extérieur des denrées du crû ; car tel est le débit, telle est la réproduction.


12°. Qu’on ne fasse point baisser le prix des denrées & des marchandises dans le Royaume ; car le commerce réciproque avec l’étranger deviendroit désavantageux à la Nation. ''Telle est la valeur vénale, tel est le revenu.''
12.{{o}} Qu’on ne fasse point baisser le prix des denrées & des marchandises dans le Royaume ; car le commerce réciproque avec l’étranger deviendroit désavantageux à la Nation. ''Telle est la valeur vénale, tel est le revenu.''


13°. Que l’on ne croye pas que le bon marché des denrées soit profitable au menu peuple ; car le bas prix des denrées fait baisser leur salaire, diminue leur aisance, leur procure moins de travail ou d’occupations lucratives, & diminue le revenu de la Nation.
13.{{o}} Que l’on ne croye pas que le bon marché des denrées soit profitable au menu peuple ; car le bas prix des denrées fait baisser leur salaire, diminue leur aisance, leur procure moins de travail ou d’occupations lucratives, & diminue le revenu de la Nation.


14°. Qu’on ne diminue pas l’aisance du bas peuple, car il ne pourroit pas assez contribuer à la consommation des denrées qui ne peuvent être consommées que dans le pays, & la réproduction & le revenu de la Nation diminueroient.
14.{{o}} Qu’on ne diminue pas l’aisance du bas peuple, car il ne pourroit pas assez contribuer à la consommation des denrées qui ne peuvent être consommées que dans le pays, & la réproduction & le revenu de la Nation diminueroient.


15°. Qu’on favorise la multiplication des bestiaux ; car ce sont eux qui fournissent aux terres les engrais qui procurent les riches moissons.
15.{{o}} Qu’on favorise la multiplication des bestiaux ; car ce sont eux qui fournissent aux terres les engrais qui procurent les riches moissons.


16°. Que l’on ne provoque point de luxe de décoration, parce qu’il ne se soutient qu’au préjudice du luxe de subsistance, qui entretient le débit & le bon prix des denrées du crû, & la réproduction des revenus de la Nation.
16.{{o}} Que l’on ne provoque point de luxe de décoration, parce qu’il ne se soutient qu’au préjudice du luxe de subsistance, qui entretient le débit & le bon prix des denrées du crû, & la réproduction des revenus de la Nation.


17°. Que le gouvernement œconomique ne s’occupe qu’à favoriser les dépenses productives & le commerce extérieur des denrées du crû, & qu’il laisse aller d’elles-mêmes les dépenses stériles<ref>Les travaux des marchandises de main-d’œuvre & d’industrie pour l’usage de la Nation, ne sont qu’un objet dispendieux & non une source de revenu. Ils ne peuvent procurer de profit net dans la vente à l’étranger, que dans les pays où la main-d’œuvre est à bon marché par le bas prix des denrées qui servent à la subsistance des ouvriers ; condition fort désavantageuse au produit des biens-fonds ; aussi ne doit-elle pas exister dans les États qui ont la liberté & la facilité d’un commerce extérieur qui soutient le débit & le prix des denrées du crû, & qui heureusement détruit le petit produit net qu’on pourroit retirer d’un commerce extérieur de marchandises de main-d’œuvre, où le gain seroit établi sur la perte qui résulteroit du bas prix des productions des biens-fonds. On ne confond pas ici le produit net ou le revenu pour la Nation avec le gain des commerçans & entrepreneurs de manufactures ; ce gain doit être mis au rang des frais par rapport à la Nation ; il ne suffiroit pas, par exemple, d’avoir de riches laboureurs, si le territoire qu’ils cultiveroient, ne produisoit que pour eux. Il y a des Royaumes où la plûpart des manufactures ne peuvent se soutenir que par des priviléges exclusifs, & en mettant la Nation à contribution par des prohibitions qui lui interdisent l’usage d’autres marchandises de main-d’œuvre. Il n’en est pas de même de l’agriculture & du commerce des productions des biens-fonds où la concurrence la plus active multiplie les richesses des nations qui possèdent de grands territoires. Nous ne parlons pas ici du commerce de trafic qui est le lot des petits États maritimes ; mais un grand État ne doit pas quitter la charrue pour devenir voiturier. On n’oubliera jamais qu’un ministre du dernier siécle ébloui du commerce des Hollandois & de l’éclat des manufactures de luxe, a jetté sa patrie dans un tel délire, que l’on ne parloit plus que commerce & argent, sans penser au véritable emploi de l’argent, ni au véritable commerce du pays.</ref>.
17.{{o}} Que le gouvernement œconomique ne s’occupe qu’à favoriser les dépenses productives & le commerce extérieur des denrées du crû, & qu’il laisse aller d’elles-mêmes les dépenses stériles<ref>Les travaux des marchandises de main-d’œuvre & d’industrie pour l’usage de la Nation, ne sont qu’un objet dispendieux & non une source de revenu. Ils ne peuvent procurer de profit net dans la vente à l’étranger, que dans les pays où la main-d’œuvre est à bon marché par le bas prix des denrées qui servent à la subsistance des ouvriers ; condition fort désavantageuse au produit des biens-fonds ; aussi ne doit-elle pas exister dans les États qui ont la liberté & la facilité d’un commerce extérieur qui soutient le débit & le prix des denrées du crû, & qui heureusement détruit le petit produit net qu’on pourroit retirer d’un commerce extérieur de marchandises de main-d’œuvre, où le gain seroit établi sur la perte qui résulteroit du bas prix des productions des biens-fonds. On ne confond pas ici le produit net ou le revenu pour la Nation avec le gain des commerçans & entrepreneurs de manufactures ; ce gain doit être mis au rang des frais par rapport à la Nation ; il ne suffiroit pas, par exemple, d’avoir de riches laboureurs, si le territoire qu’ils cultiveroient, ne produisoit que pour eux. Il y a des Royaumes où la plûpart des manufactures ne peuvent se soutenir que par des priviléges exclusifs, & en mettant la Nation à contribution par des prohibitions qui lui interdisent l’usage d’autres marchandises de main-d’œuvre. Il n’en est pas de même de l’agriculture & du commerce des productions des biens-fonds où la concurrence la plus active multiplie les richesses des nations qui possèdent de grands territoires. Nous ne parlons pas ici du commerce de trafic qui est le lot des petits États maritimes ; mais un grand État ne doit pas quitter la charrue pour devenir voiturier. On n’oubliera jamais qu’un ministre du dernier siécle ébloui du commerce des Hollandois & de l’éclat des manufactures de luxe, a jetté sa patrie dans un tel délire, que l’on ne parloit plus que commerce & argent, sans penser au véritable emploi de l’argent, ni au véritable commerce du pays.</ref>.


18°. Qu’on n’espère de ressources pour les besoins extraordinaires de l’État que de la prospérité de la Nation, & non du crédit des Financiers ; car les fortunes pécuniaires sont des richesses clandestines qui ne connaissent ni Roi ni patrie.
18.{{o}} Qu’on n’espère de ressources pour les besoins extraordinaires de l’État que de la prospérité de la Nation, & non du crédit des Financiers ; car les fortunes pécuniaires sont des richesses clandestines qui ne connaissent ni Roi ni patrie.


19°. Que l’État évite les emprunts qui forment des rentes financieres, & qui occasionnent un commerce ou trafic de finance, par l’entremise des papiers commerçables, où l’escompte augmente de plus en plus les fortunes pécuniaires stériles qui séparent la finance de l’agriculture, & qui la {{tiret|pri|vent}}
19.{{o}} Que l’État évite les emprunts qui forment des rentes financieres, & qui occasionnent un commerce ou trafic de finance, par l’entremise des papiers commerçables, où l’escompte augmente de plus en plus les fortunes pécuniaires stériles qui séparent la finance de l’agriculture, & qui la {{tiret|pri|vent}}