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En France, on a reconnu des mines d’étain dans la province de Bretagne, et, comme elle n’est pas fort éloignée de Cornouailles, il paraît qu’on pourrait y chercher ces mines avec espérance de succès : on en a aussi trouvé des indices en Anjou, au Gévaudan et dans le comté de Foix[1]. On en a reconnu en Suisse[2] ; mais aucune de ces mines de France et de Suisse n’a été suivie ni travaillée. En Suède, on a découvert et exploité deux mines d’étain qui se sont trouvées assez riches en métal[3] ; mais les plus riches de toute l’Europe sont celles des provinces de Cornouailles[4] et de Dévon, en Angleterre, et néanmoins ces mines paraissent être de seconde ou de troisième formation[5] ; car on y a

  1. Dans le Gévaudan, il y a dans la paroisse de Veuron, selon M. de Murville, une mine d’étain qu’on pourrait traiter avec succès… Suivant Malus, il y a de l’étain dans les montagnes de la vallée d’Uston, au comté de Foix… Et en Anjou, suivant Piganiol, il y a dans la paroisse de Courcelles des mines d’argent, de plomb et d’étain. Traité de la fonte des mines de Schlutter, t. Ier, p. 24, 41 et 63.
  2. La montagne Aubrig, dans le canton Schwitz, en Suisse, renferme de l’étain qui est mêlé de pierres lenticulaires et de peignes. M. Guettard, Mémoires de l’Académie des sciences, année 1752, p. 330.
  3. On a découvert dans la province de Danmora une mine d’étain mêlée de fer, dont M. Richman a donné la description ; elle est plus dure et moins pesante que les mines d’étain de Saxe, et moins abondante en étain. M. Brandt en ajoute une autre, découverte auprès de Westanfors, dans la Werstmanie ; elle a encore moins d’étain, moins de pesanteur spécifique et plus de fer. Bibliothèque raisonnée, t. XLI, p. 27.
  4. Les mines de Cornouailles sont de couleurs différentes ; il y en a de six sortes : de la pâle, de la grise, de la blanche, de la brune, de la rouge et de la noire : cette dernière est la plus riche et la meilleure, et cependant les plus riches de toutes ne donnent que cinquante pour cent. On trouve dans le sparr, qui fait souvent la gangue de cette mine, des cristaux assez durs pour couper le verre, lesquels sont quelquefois d’un rouge transparent et ont l’éclat du rubis. Sur ce sparr on trouve aussi une autre sorte de substance semblable à une pierre blanche, tendre, que les mineurs appellent kelum, qui laisse une écume blanche lorsqu’on la lave dans l’eau en sortant de la mine : il semble que ce soit la même matière que le sparr, et qu’elle n’en diffère que par le degré de pétrification cristalline… et à l’égard des cristaux d’étain, on peut assurer qu’ils sont toujours mêlés d’arsenic, dont ils répandent l’odeur et même des particules farineuses par une simple calcination sur une pelle à feu… Les cristaux blancs sont ceux qui sont le plus mêlés d’arsenic ; ils sont les plus réfractaires au feu, et ce sont les plus rares. Il y a d’autres cristaux d’étain d’un jaune d’or qui sont aussi assez rares, autre part que dans la Hesse ; d’autres cristaux qui sont d’une couleur rouge tirant communément sur celle du spath rose ou du petit rubis ; ils sont pour l’ordinaire un peu transparents : il y a aussi des cristaux d’étain transparents de couleur violette ; ils produisent abondamment dans la fonte ; on en trouve en Hongrie dont la figure est presque cubique, et accompagnée quelquefois de pyrites sulfureuses ; il y a aussi des cristaux bruns qui ont souvent une figure fort bizarre, leur couleur est assez semblable à celle des grenats bruts ordinaires ; il y en a aussi de verts qui ne pèsent pas autant que les bruns, et qui cependant rendent beaucoup à la fonte ; ils forment des espèces de qu’illes à huit pans, d’un brun noirâtre en dehors, fort durs et d’un vert chatoyant intérieurement comme le spath vitreux et écailleux. Minéralogie de M. Bomare, t. II, p. 111 et suiv.
  5. L’étain est si abondant dans le pays de Cornouailles, qu’il est répandu presque partout, et que même les filons de cuivre les plus abondants contiennent de l’étain dans leur partie supérieure, c’est-à-dire proche la surface de la terre ; ce métal y est même assez abondant pour mériter l’extraction. D’autres fois, le minéral de cuivre et celui d’étain se trouvent dans le même filon, quoique séparément, ce qui ne continue pas ordinairement dans la profondeur.

    Presque joignant la ville de Redrath, on exploite une mine d’étain très considérable, nommée peduandrea. Cette mine fut d’abord commencée comme mine de cuivre ; on y a extrait une très grande quantité de minéral ; on y travaillait alors deux filons parallèles qui