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touchants de la tendre affection du roi son frère pour elle. Marie-Louise, sans les comprendre tous, écoutait et retenait chaque mot de sa mère ; elle la plaignait de vivre éloignée de ce frère qu’elle paraissait tant aimer, et s’attristait d’avance du sort réservé aux princesses royales. Que de fois, depuis les paroles les plus insignifiantes de cette conversation ont retenti au cœur de Marie-Louise ! Et cette recommandation de Madame de ne point pleurer ce jour-là ni le lendemain, de peur d’être laide pour donner sa dernière séance, et la promesse qu’en fit la pauvre enfant, promesse, hélas ! si douloureusement violée !

Après son dîner, Mademoiselle se promenait dans le parc de Saint-Cloud, et cueillait des branches de lilas pour faire jouer sa petite sœur, lorsque madame de Gourdon, dame d’atours de Madame, vint dire quelques mots a voix basse à madame de Saint-Chaumont. Aussitôt celle-ci prit la main de Mademoiselle en disant qu’il fallait rentrer dans le château. L’altération peinte tout à coup sur le visage de madame de Saint-Chaumont avait alarmé Marie-Louise ; elle s’efforça, mais en vain, d’entendre ce que disaient madame de Gourdon et sa gouvernante ; des phrases entrecoupées, des exclamations étouffées parvenaient seules à son oreille. Il arrivait quelque chose d’extraordinaire au château, voilà tout ce que Marie-Louise pouvait présumer et ce qui excitait sa curiosité ; mais elle n’aurait osé hasarder la moindre question à ce sujet, tant elle était élevée à n’en faire aucune.

Rentrée dans son appartement, elle entendit madame de Saint-Chaumont recommander à la sous-gouvernante de ne point quitter Mademoiselle pendant tout le temps qu’elle serait absente ; puis madame de Saint-Chaumont ajouta qu’elle se rendait auprès de Madame. Alors la petite princesse, voyant les femmes de son service occupées à chuchoter vivement entre elles, s’approcha de la fenêtre qui donnait sur la grande cour, et elle observa avec étonnement les allées, les venues