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CHAPITRE II

QU’IL FAUT AVOIR BON COURAGE


La lumière, quoique belle et désirable à nos yeux, les éblouit néanmoins, après qu’ils ont été en des longues ténèbres ; et devant que l’on se voie apprivoisé avec les habitants de quelques pays, pour courtois et gracieux qu’ils soient, on s’y trouve aucunement étonné. Il se pourra bien faire, ma chère Philothée, qu’à ce changement de vie plusieurs soulèvements se feront en votre intérieur, et que ce grand et général adieu que vous avez dit aux folies et niaiseries du monde vous donnera quelque ressentiment de tristesse et découragement. Si cela vous arrive, ayez un peu de patience, je vous prie, car ce ne sera rien : ce n’est qu’un peu d’étonnement que la nouveauté vous apporte ; passé cela, vous recevrez dix mille consolations. Il vous fâchera peut-être d’abord de quitter la gloire que les fols et moqueurs vous donnaient en vos vanités ; mais, o Dieu, voudriez-vous bien perdre l’éternelle, que Dieu vous donnera en vérité ? Les vains amusements et passe-temps, èsquels vous avez employé les années passées, se représenteront encore à votre cœur pour l’appâter et faire retourner de leur côté ; mais auriez-vous bien le courage de renoncer à cette heureuse éternité pour des si trompeuses légèretés ? Croyez-moi, si vous persévérez, vous ne tarderez pas de recevoir des douceurs cordiales si