« Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 1.djvu/473 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « fois avec le pronom possessif de la 2{{e}} personne appliqué au mot ''ante'' en bas-latin ''amita'', selon la règle ancienne qui élidait la voyelle du pronom devant l... »
 
(Aucune différence)

Dernière version du 11 mai 2021 à 09:59

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 459 —

fois avec le pronom possessif de la 2e personne appliqué au mot ante en bas-latin amita, selon la règle ancienne qui élidait la voyelle du pronom devant la voyelle initiale du substantif, comme m’espée, m’ amie, que nous écrivons étourdiment ma mie. Le français ne s’en est pas tenu là, il a fourragé dans le domaine de la langue d’oc ; il lui doit tocsin, apprendre, et bien d’autres. Qu’on me permette donc de citer le docte Henri Estienne ; sur cette matière il avait déjà senti, dans son Traité de la précellence de la langue française, l’intérêt qui gît dans l’étude des patois :

« …Ainsi qu’un homme fort riche n’iia pas seulement une maison bien meublée à la ville, mais en ha aussi es champs en divers endroits, pour aller s’esbattre quand il lui convient de changer d’air ; ainsi notre langue ha son principal siège au lieu principal de son pays, mais en quelques endroits d’iceluy en ha d’autres qu’on peut appeler ses dialectes. Et comme ceci lui est commun avec la langue grèque, aussi en reçoit-il une mesme commodité. Car, ainsi que les poètes grecs s’aidoyent au besoin de mots péculiers à certains pays de la Grèce, ainsi nos poètes françois peuvent faire leur proufit de plusieurs vocables qui toutes fois ne sont en usage qu’en certains endroits de la France. Et ceux mesmement qui écrivent en prose peuvent quelques fois prendre ceste liberté. Je sçay bien que les poètes grecs passoyent plus avant en l’usage des dialectes, en ce que non-seulement ils prenoyent des mots qui estoyent péculiers à iceux, mais aussi à quelques-uns des leurs donnoyent la terminaison qui estoit péculière à ces dialectes ; mais nous havons voulu nous contenter de ceste autre commodité que j’hai dicte. »

Ceci est encore une excitation à l’étude des patois, non plus seulement pour les érudits et les lettrés, mais bien pour les écrivains. Que de ressources, en effet, dans ces gracieux dialectes qui, s’ils n’ont jamais atteint l’exactitude scientifique