« Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 12.djvu/95 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « toutefois dont je n’ai pu retrouver le mode de formation, ni déterminer l’origine, soit qu’ils soient dus à un simple caprice, soit qu’ils résultent d’un fa... »
(Aucune différence)

Version du 11 mai 2021 à 08:16

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 85 —

toutefois dont je n’ai pu retrouver le mode de formation, ni déterminer l’origine, soit qu’ils soient dus à un simple caprice, soit qu’ils résultent d’un fait local aujourd’hui publié.

Les paysans forment des verbes parfois heureux avec des mots dont nous n’avons que le substantif : d’orage, ils ont fait s’orager ; de colère, se colérer, qui était usité au XVle siècle et que nous avons perdu.

Enfin le patois emploie des mots français qui ne sont pas déformés, mais simplement pris dans un sens différent de celui que leur donne la langue correcte.

Les mots comiques, les adjectifs expressifs, les onomatopées heureuses ne sont pas rares dans cette langue qu’on peut considérer comme un dialecte un peu modernisé de la langue d’oïl.

On trouve avec raison que notre langue actuelle — très-élaguée par les académiciens — est parfois un peu pauvre ; au lieu d’aller chercher chez nos voisins ou dans l’antiquité les mots qui nous manquent, il serait, je pense, plus naturel d’emprunter aux patois les mots bien frappés qu’ils contiennent. C’est ce que George Sand a essayé, non sans succès, dans ses romans champêtres, jugeant avec raison qu’un mol bien fait qui passe d’un patois dans la langue écrite n’est point un étranger : c’est tout au plus un paysan qui devient policé par la fréquentation de la bonne compagnie.

De même que la plupart des patois, celui de la Haute-Bretagne est pauvre en ouvrages écrits ; quelques journalistes locaux ont fait des lettres où se trouvent plusieurs tournures, plusieurs mots empruntés au langage des