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Douleur de tête. Humeur sombre et chagrine.
Douleur de tête. Humeur sombre et chagrine.


La maladie devenait chaque jour plus grave ; je n’osais m’en rapporter à mes lumières, l’Empereur ne voulait pas d’Anglais ; j’étais dans une perplexité difficile à décrire. Elle fut augmentée par une offre indiscrète du gouverneur. Il lui était arrivé un médecin incomparable ; il pensait que ses services pouvaient être utiles au général Bonaparte. « Pour continuer Baxter, faire de faux bulletins ! A-t-il encore besoin d’abuser l’Europe ? ou songe-t-il déjà à l’autopsie ? Je ne veux pas d’homme qui communique avec lui. » Je laissai tomber ses défiances et saisis le moment où je 1e vis plus tranquille pour hasarder quelques mots sur la nécessité d’une consultation. « Une consultation ! à quoi servirait-elle ?. Vous jouez tous à l’aveugle. Un autre médecin ne verrait pas plus que vous ce qui se passe dans mon corps ; s’il prétendait mieux y lire, ce serait un charlatan qui me ferait perdre le peu de confiance que je conserve encore pour les enfants d’Hippocrate. Qui consulterais-je ? des Anglais qui recevraient les inspirations d’Hudson. Je n’en veux pas : j’aime mieux assurément que l’iniquité s’achève. » — L’Empereur était animé, je n’insistai pas ; j’attendis qu’il fût plus calme ; je revins alors à la charge. « Vous persistez, me dit-il avec bonté ; eh bien ! soit, j’y consens. Concertez-vous avec celui des médecins de l’île que vous jugez le plus capable. » Je m’adressai au docteur Arnott, chirurgien du 20e régiment, etc.
La maladie devenait chaque jour plus grave ; je n’osais m’en rapporter à mes lumières, l’Empereur ne voulait pas d’Anglais ; j’étais dans une perplexité difficile à décrire. Elle fut augmentée par une offre indiscrète du gouverneur. Il lui était arrivé un médecin incomparable ; il pensait que ses services pouvaient être utiles au général Bonaparte. « Pour continuer Baxter, faire de faux bulletins ! A-t-il encore besoin d’abuser l’Europe ? ou songe-t-il déjà à l’autopsie ? Je ne veux pas d’homme qui communique avec lui. » Je laissai tomber ses défiances et saisis le moment où je le vis plus tranquille pour hasarder quelques mots sur la nécessité d’une consultation. « Une consultation ! à quoi servirait-elle ?. Vous jouez tous à l’aveugle. Un autre médecin ne verrait pas plus que vous ce qui se passe dans mon corps ; s’il prétendait mieux y lire, ce serait un charlatan qui me ferait perdre le peu de confiance que je conserve encore pour les enfants d’Hippocrate. Qui consulterais-je ? des Anglais qui recevraient les inspirations d’Hudson. Je n’en veux pas : j’aime mieux assurément que l’iniquité s’achève. » — L’Empereur était animé, je n’insistai pas ; j’attendis qu’il fût plus calme ; je revins alors à la charge. « Vous persistez, me dit-il avec bonté ; eh bien ! soit, j’y consens. Concertez-vous avec celui des médecins de l’île que vous jugez le plus capable. » Je m’adressai au docteur Arnott, chirurgien du 20e régiment, etc.


Il me demanda plus tard quel était le résultat de la consultation ; je le lui dis. Il secoua la tête, parut peu satisfait : « C’est là, dit il, de la médecine anglaise. »
Il me demanda plus tard quel était le résultat de la consultation ; je le lui dis. Il secoua la tête, parut peu satisfait : « C’est là, dit il, de la médecine anglaise. »