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<section begin="Zoroastre"/>avec l’inventeur ; et de le vaincre. Je ne donne pas cela pour une impossibilité. Mais voici les paroles d’Arnobe : ''{{lang|la|Ut inter Assyrios et Bactrianos Nino quondam Zoroastreque ductoribus non tantùm ferro dimicaretur et viribus, verùm etiam magicis et Chaldæorum ex reconditis disciplinis, invidia nostra hæc fuit}}'' <ref>Arnob., ''lib. I'', ''pag. m.'' 5.</ref>. Ammien Marcellin veut que Zoroastre n’ait fait qu’augmenter les secrets magiques des Chaldéens <ref>{{lang|la|''Cujus'' (magiæ) ''scientiæ seculis priscis multa ex Chaldæorum arcanis Bactrianus addidit Zoroastres''. Amm. Marcel.}}, ''lib. XXIII'', ''cap. VI'', ''pag. m.'' 374.</ref>. Quelques-uns disent qu’Azonace fut celui qui instruisit Zoroastre : ce serait donc Azonace qu’il faudrait considérer comme l’inventeur de la magie. ''{{lang|la|Hermippus qui de totâ arte diligentissimè scripsit, et vicies centum millia versuum à Zoroastre condita, indicibus quoque voluminum ejus positis explanavit, præceptorem, à quo institutum diceret, tradidit Azonacem, ipsum verò quinque millibus annorum ante Trojanum bellum fuisse}}'' <ref>{{ancre|ancrage_Zoroastre-(10)}}Plinius, ''lib. XXX'', ''cap. I'', ''pag. m.'' 725.</ref>. Saint Augustin <ref>{{lang|la|''Magicarum artium fuisse perhibetur inventor'' (''Zoroastres'') Augustin, de Civitat. Dei}}, ''lib. XXI'', ''cap. XIV''.</ref> et Orose <ref>Orosius, ''lib. I'', ''cap. IV''.</ref> ont suivi la tradition rapportée par Justin. La liste qu’Apulée donne des plus fameux magiciens de l’antiquité met Zoroastre au premier rang, au plus ancien poste. ''{{lang|la|Si quamlibet modicum emolumentum probaveritis, ego ille sim Carinondas, vel Damigeron, vel Moses, vel Jannes, vel Apollonius, vel ipse Dardanus, vel quicumque alius POST Zoroastrem, et Hostanem inter magos celebratus est}}'' <ref>Apuleius, Apolog. ''page m.'' 331.</ref>.


Notez que Diodore de Sicile <ref>Diod. Sicul., ''lib. II'', ''cap. IV et seq.''</ref>, qui raconte assez amplement la guerre de Ninus et des Bactriens, nomme le roi de ceux-ci, non pas Zoroastre,
<section begin="ZOROASTRE"/>avec l’inventeur ; et de le vaincre. Je ne donne pas cela pour une impossibilité. Mais voici les paroles d’Arnobe : ''Ut inter Assyrios et Bactrianos Nino quondam Zoroastreque ductoribus non tantùm ferro dimicaretur et viribus, verùm etiam magicis et Chaldaeorum ex reconditis disciplinis, invidia nostra haec fuit'' (8) <ref>(8) Arnob., lib. I, pag. m. 5.</ref>. Ammien Marcellin veut que Zoroastre n’ait fait qu’augmenter les secrets magiques des Chaldéens (9) <ref>(9) Cujus (magiae) scientiae seculis priscis multa ex Chaldaeorum arcanis Bactrianus addidit Zoroastres. Amm. Marcel., lib. XXIII, cap. VI, pag. m. 374.</ref>. Quelques-uns disent qu’Azonace fut celui qui instruisit Zoroastre : ce serait donc Azonace qu’il faudrait considérer comme l’inventeur de la magie. ''Hermippus qui de totâ ea arte diligentissimè scripsit, et vicies centum millia versuum à Zoroastre condita, indicibus quoque voluminum ejus positis explenavit, proeceptorem, à quo institutum diceret, tradidit Azonacem, ipsum vero quinque millibus annorum ante Trojanum bellum fuisse'' (10) <ref>(10) Plinius, lib. XXX, cap. I, pag. m. 725.</ref>. Saint Augustin (11) <ref>(11) Magicarum artium suisse perhibatur inventor (Zoroastres) Augustin, de Civitat. Dei, lib. XXI, cap. XIV.</ref> et Orose (12) <ref>(12) Orosius, lib. I, cap. IV.</ref> ont suivi la tradition rapportëe par Justin. La liste qu’Apulée donne des plus fameux magiciens de l’antiquité met Zoroastre au premier rang, au plus ancien poste. ''Si quainlibet modicum emolumentum probaveritis, ego ille sint Carinondas, vel Dnmigeron, vel Moses, vel Jannes, vel Apollonius, vel ipse Dardanus, vel quieumque alius POST Zoroastem, et Hostanem inter magos celebratus est'' (13) <ref>(13) Apuleius, Apolog. Page m. 331.</ref>.
mais Oxyartes, et qu’il ne fait mention d’aucune magie. Cependant il narre ce qu’il avait lu dans Ctésias, qui était un historien assez enclin au débit de pareilles choses <ref>Henr. Valen. Is Amm. Marcel, ''l. XXIII'', ''pag. m.'' 374.</ref>. Vossius <ref>Vossius, de Orig. Idolol., ''lib. I'', ''cap. V'', ''pag. m.'' 33.</ref> et Henri Valois prétendent que Justin assure que Zoroastre se défendit contre Ninus, non-seulement par les armes, mais aussi par la magie. Il n’est pas vrai que Justin dise cela. Le même Vossius assure que ce narré de Justin a été tiré du premier livre de Ctésias, comme Arnobe l’a indiqué. C’est un nouveau mensonge. Les paroles d’Arnobe sont fort embrouillées <ref>Arnob., ''lib. I'', ''pag. m.'' 31.</ref>, et l’on n’y saurait trouver ce fait-là.


'''{{refa|Zoroastre-(B)|(B)}}''' ''Tout est plein de variations sur'' le temps de Zoroastre. ] <ref group=*><sup>*</sup> L’auteur des observations insérées dans la ''Bibl. franç''., ''tome XXX'', ''page'' 22, dit que les variations sur le siècle de Zoroastre se montent tout au plus à six, c’est-à-dire qu’on ne marque que six époques bien distinctes les unes des autres ; et il les explique par l’existence de plusieurs Zoroastres, dont on ne voulait faire qu’un seul personnage. Joly renvoie à Fabricius, qui a parlé amplement de Zoroastre dans la ''{{lang|la|Bibl. Græca}}'', livre I, chapitre 36.</ref> Nous avons vu qu’on le fait contemporain du roi Ninus, qui mourut, selon Eusèbe, environ 825 ans avant la prise de Troie. Nous avons vu aussi <ref>''Dans la remarque précédente, citat.'' [[Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Zoroastre#ancrage_Zoroastre-(10)|(10)]].</ref> que Zoroastre, selon l’opinion d’Hermippus, a précédé de cinq mille ans la guerre de Troie. Le platonicien Hermodore a suivi la même chronologie qu’Hermippus <ref>{{lang|la|''Apud'' Diogen. Laertius, ''in'' Proœm. ''num.'' 2.}}</ref>, et Plutarque l’a rapportée comme la plus commune <ref>Plut. de Iside, ''pag.'' 369.</ref> ; mais, selon Suidas, il n’y a qu’un intervalle de 500 ans depuis Zoroastre jusques à la guerre de Troie. Il y a de grands auteurs qui ont dit que Zoroastre a vécu six mille ans avant la mort de Platon. {{lang|la|''Eudoxus, qui inter sapientiæ sectas clarissimam, utilissimamque eam'' ( magicam artem) ''intelligi voluit, Zoroastrem hunc sex millibus annorum ante Platonis mortem fuisse prodidit. Sie et Aristoteles''}} <ref>Plinius, ''lib. XXX'', ''cap. I'', ''pag.'' 725.</ref>. D’autres, comme Xanthus le Lydien <ref>{{lang|la|''Apud'' Diogen. Laërtium, ''in'' Proœm., ''n.'' 2.}}</ref>, ne le font antérieur que de six cents ans à l’expédition de Xerxès. D’autres disent qu’il le faut confondre avec un Pamphylien qui se nommait Er, et qui était fils d’Arménius, et qui, étant ressuscité douze<section end="Zoroastre"/>
Notez que Diodore de Sicile (14) <ref>(14) Diod. Sicul., lib. II, cap. IV et seq.</ref>, qui raconte assez amplement la guerre de Ninus et des Bactriens, nomme le roi de ceux-ci, non pas Zoroastre,
mais Oxyartes, et qu’il ne fait mention d’aucune magie. Cependant il {{corr|u|n}}arre ce qu’il avait lu dans Ctésias, qui était un historien assez enclin au débit de pareilles choses (15) <ref>(15) Henr. Valen. Is Amm. Marcel, l. XXIII, pag. m. 374.</ref>. Vos-


sius (16) <ref>(16) Vossius, de Orig. Idolol., lib. I, cap. V, pag. m. 33.</ref>et Henri Valois prétendent que Justin assure que Zoroastre se · défendit contre Ninus, non-seulement par les armes, mais aussi par la magie. Il n'est pas vraj que Justin dise cela. Le même Vossius assure que ce narré de Justin a été tiré du premier livre de Ctésias, comme Arnobo l'a indiqué. C'est un nouveart mensonge. Les paroles d'Arnobe sont fort embrouillées (17) <ref>(17) Arnob., lib. I, pag. m. 31.

• L'auteur des observations insérées dans la Bibl. franç., tome XXX, page 22, dit que les variations sur le siècle de Zoroastre se montent tout au plus à six, c’est-à-dire qu’on ne marque que six époques bien distinctes les unes des autres ; et il les explique par l’existence de plusieurs Zoroastres, dont on ne voulait faire qu’un seul personnage. Joly renvoie à Fabricius, qui a parlé amplement de Zoroastre dans la Bibl. Graeca, livre I, chapitre 36.</ref>, et l'on n'y saurait trouver ce fait-là.

(B) ''Tout est plein de variations sur'' le temps de Zoroastre.] * Nous avons vu qu’on le fait contemporain du roi Ninus, qui mourut, selon Eusebe, environ 825 ans avant la prise de Troie. Nous avons vu aussi (18) <ref>(18) Dans la remarque précédente, citat. (10).</ref> que Zoroastre, selon l’pinion d'Hermippus, a précédé de cinq mille ans la guerre de Troie. Le platonicien Hermodorc a suivi la même chronologie qu'Hermippus (19) <ref>(19) Apud Diogen. Laertius, in Prooem. Nnm. 2.</ref>, et Plutarque l’a rapportée comme la plus commune (20) <ref>(20) Plut. De Iside, pag. 369.</ref>; mais, selon Suidas, il n'y a qu'un intervalle de 500 ans depuis Zoroastre jusques à la guerre de Troie. Il y a de grands auteurs qui ont dit que Zoroastre a vécu six mille ans avant la mort de Platon. Eudoxus, qui inter sapientioe sectas clarissimam, utilissimamque eam ( magicam artem) intelligi voluit, Zoroastrem hunc sex millibus annorum ante Platonis mortem fuisse prodidit. Sie et Aristoteles (21) <ref>(21) Plinius, lib. XXX, cap. I, pag. 725.</ref>. D'autres, comme Xanthus le Lydien (22) <ref>(22) Apud Diogen. Laertium, in Prooem., n. 7.</ref>, ne le font antérieur que de six cents ans à l'expédition de Xerxès. D'autres disent qu'il le faut confondre avec un Pamphylien qui se nommait Er, et qui était fils d'Arménius, et qui, étant ressuscité douze <section end="ZOROASTRE"/>
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