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il naît un seul homme sous son règne avec cette générosité ; qu’il est le plus précieux trésor de l’État, et que la plus grande punition qu’il doit craindre des dieux est de perdre un tel homme, s’il s’en rend indigne, faute de savoir s’en servir.
il naît un seul homme sons son règne avec cette générosité ; qu’il est le plus précieux trésor de l’État ; et que la plus grande punition qu’il doit craindre des dieux est de perdre un tel homme, s’il s’en rend indigne faute de savoir s’en servir.


Pour les défauts des gens de bien, il faut les savoir connaître et ne laisser pas de se servir d’eux. Redressez-les ; ne vous livrez jamais aveuglément à leur zèle indiscret ; mais écoutez-les favorablement ; honorez leur vertu ; montrez au public que vous savez la distinguer ; surtout gardez-vous bien d’être plus longtemps comme vous avez été jusqu’ici. Les princes gâtés comme vous l’étiez, se contentant de mépriser les hommes corrompus, ne laissent pas de les employer avec confiance et de les combler de bienfaits ; d’un autre côté, ils se piquent de connaître aussi les hommes vertueux : mais ils ne leur donnent que de vains éloges, n’osant ni leur confier les emplois, ni les admettre dans leur commerce familier, ni répandre des bienfaits sur eux."
Pour les défauts des gens de bien, il fout les savoir connaître, et ne laisser pas de se servir d’eux. Redressez-les ; ne vous livrez jamais aveuglément à leur zèle indiscret ; mais écoutez-les favorablement ; honorez leur vertu, montrez au public que vous savez la distinguer ; surtout gardez-vous bien d’être plus longtemps comme vous avez été jusqu’ici. Les princes gâtés comme vous l’étiez, se contentant de mépriser les hommes corrompus, ne laissent pas de les employer avec confiance, et de les combler de bienfaits : d’un autre côté, ils se piquent de connaître aussi les hommes vertueux ; mais ils ne leur donnent que de vains éloges, n’osant ni leur confier, les emplois, ni les admettre dans leur commerce familier, ni répandre des bienfaits sur eux.


Alors Idoménée dit qu’il était honteux d’avoir tant tardé à délivrer l’innocence opprimée et à punir ceux qui l’avaient trompé. Mentor n’eut même aucune peine à déterminer le roi à perdre son favori ; car, aussitôt qu’on est parvenu à rendre les favoris suspects et importuns à leurs maîtres, les princes, lassés et embarrassés, ne cherchent plus qu’à s’en défaire ; leur amitié s’évanouit, les services sont oubliés ; la chute des favoris ne leur coûte rien, pourvu qu’ils ne les voient plus.
Alors Idoménée dit qu’il était honteux d’avoir tant tardé à délivrer l’innocence opprimée, et à punir ceux qui l’avaient trompé. Mentor n’eut même aucune peine à déterminer le roi à perdre son favori ; car aussitôt qu’on est parvenu a rendre les favoris suspects et importuns à leurs maîtres, les princes, lassés et embarrassés, ne cherchent plus qu’à s’en défaire ; leur amitié s’évanouit, les services sont oubliés ; la chute des favoris ne leur coûte rien, pourvu qu’ils ne les voient plus.


Aussitôt le roi ordonna en secret à Hégésippe, qui était un des principaux officiers de sa maison, de prendre Protésilas et Timocrate, de les conduire en sûreté dans l’île de Samos, de les y laisser et de ramener Philoclès de ce
Aussitôt le roi ordonna en secret à Hégésippe, qui était un des principaux officiers de sa maison, de prendre Protésilas et Timocrate, de les conduire en sûreté dans l’île de Samos, de les y laisser, et de ramener Philoclès de ce