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plus chers qu’à Paris. » L’ouvrage que nous citons est riche en faits de cette nature : ce n’est pas un pamphlet ; il est dédié au roi par l’auteur. ''La Philosophie du budget'', par M. Edelestand Du Méril, contrôle l’emploi de la fortune publique : on regrette que l’éclat artificiel de l’expression nuise à l’intérêt d’un livre positif, et nourri de recherches consciencieuses sur les établissemens d’utilité ou de bienfaisance. — ''Administration générale, finances, police'', 46 ouvrages : en première ligne se trouve celui de M. Marquet-Vasselot, qui, ramenant à l’unité les théories diverses qui se sont produites sur le régime pénitentiaire, démontre qu’il serait possible de l’appliquer en France. Des ''Lettres'' sur l’approvisionnement de Paris se recommandent par le nom d’un savant professeur, M. Biot. Enfin, les travaux publics dans leurs rapports avec la législation réclamaient le grand dictionnaire de M. Tarbé de Vauxclairs. — ''Commerce'', 20 ouvrages, dont 3 exposent la doctrine sociétaire de M. Fourrier. ''L’Enquéte'' volumineuse sur les prohibitions, dirigée et publiée par M. Duchâtel, restera parmi les documens précieux sur la matière commerciale. — ''Routes'' et voies de communication, depuis les chemins de fer jusqu’aux chemins vicinaux, 22 ouvrages. — ''Système militaire'', 21.- ''Alger'' : pour ou contre la colonisation, 9 ouvrages : un seul se distingue par son étendue et la position où l’auteur s’est trouvé pour observer les faits ; c’est celui de M. Genty de Bussy. — Reste une trentaine de brochures, qui, par la simple rédaction du titre, annoncent des esprits malades. Un de ces bienfaiteurs méconnus se charge d’économiser par an quatre cents millions ; un autre a découvert un moyen de régénération complète : il consiste à remplacer tous les coquins qui, selon lui, se trouvent dans l’administration, par autant de gens vertueux. Non content d’exposer son système dans une brochure adressée ''à tous les peuples de la terre'', il demanda audience à l’un de nos premiers fonctionnaires : peu satisfait sans doute, il s’est consolé en publiant depuis une seconde édition.
plus chers qu’à Paris. » L’ouvrage que nous citons est riche en faits de cette nature : ce n’est pas un pamphlet ; il est dédié au roi par l’auteur. ''La Philosophie du budget'', par {{M.|Edelestand}} Du Méril, contrôle l’emploi de la fortune publique : on regrette que l’éclat artificiel de l’expression nuise à l’intérêt d’un livre positif, et nourri de recherches consciencieuses sur les établissemens d’utilité ou de bienfaisance. — ''Administration générale, finances, police'', 46{{lié}}ouvrages : en première ligne se trouve celui de {{M.|Marquet}}-Vasselot, qui, ramenant à l’unité les théories diverses qui se sont produites sur le régime pénitentiaire, démontre qu’il serait possible de l’appliquer en France. Des ''Lettres'' sur l’approvisionnement de Paris se recommandent par le nom d’un savant professeur, {{M.|Biot}}. Enfin, les travaux publics dans leurs rapports avec la législation réclamaient le grand dictionnaire de {{M.|Tarbé}} de Vauxclairs. — ''Commerce'', 20{{lié}}ouvrages, dont 3 exposent la doctrine sociétaire de {{M.|Fourrier}}. ''L’Enquête'' volumineuse sur les prohibitions, dirigée et publiée par {{M.|Duchâtel}}, restera parmi les documens précieux sur la matière commerciale. — ''Routes'' et voies de communication, depuis les chemins de fer jusqu’aux chemins vicinaux, 22{{lié}}ouvrages. — ''Système militaire'', 21. ''Alger'' : pour ou contre la colonisation, 9{{lié}}ouvrages : un seul se distingue par son étendue et la position où l’auteur s’est trouvé pour observer les faits ; c’est celui de {{M.|Genty}} de Bussy. — Reste une trentaine de brochures, qui, par la simple rédaction du titre, annoncent des esprits malades. Un de ces bienfaiteurs méconnus se charge d’économiser par an quatre cents millions ; un autre a découvert un moyen de régénération complète : il consiste à remplacer tous les coquins qui, selon lui, se trouvent dans l’administration, par autant de gens vertueux. Non content d’exposer son système dans une brochure adressée ''à tous les peuples de la terre'', il demanda audience à l’un de nos premiers fonctionnaires : peu satisfait sans doute, il s’est consolé en publiant depuis une seconde édition.


En voyant tous ces plans de réforme, ces prophéties lugubres, ces efforts unanimes pour neutraliser les germes de dissolution, on se demande si la société ne doit pas périr. Sans doute elle périrait si le mal qui fait éclat n’était pas balancé par le bien qui s’accomplit dans l’ombre. 33 publications sont relatives à des institutions de bienfaisance, ou constatent les travaux de dix sociétés utiles. L’égoïsme est partout, nous dit-on. Oui, il a souillé les idées et le langage ; mais il n’a pu tuer la charité, qui existe profondément cachée dans nos instincts. Le plus vicié se surprend à faire une bonne œuvre, et, au besoin, se ferait encore une grande œuvre nationale. Si la France est riche, c’est par le dévouement ; c’est la richesse qui l’alimente depuis un demi-siècle, et qu’il est urgent de bien administrer !
En voyant tous ces plans de réforme, ces prophéties lugubres, ces efforts unanimes pour neutraliser les germes de dissolution, on se demande si la société ne doit pas périr. Sans doute elle périrait si le mal qui fait éclat n’était pas balancé par le bien qui s’accomplit dans l’ombre. 33{{lié}}publications sont relatives à des institutions de bienfaisance, ou constatent les travaux de dix sociétés utiles. L’égoïsme est partout, nous dit-on. Oui, il a souillé les idées et le langage ; mais il n’a pu tuer la charité, qui existe profondément cachée dans nos instincts. Le plus vicié se surprend à faire une bonne œuvre, et, au besoin, se ferait encore une grande œuvre nationale. Si la France est riche, c’est par le dévouement ; c’est la richesse qui l’alimente depuis un demi-siècle, et qu’il est urgent de bien administrer !