« Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/211 » : différence entre les versions

Lüett (discussion | contributions)
m Le symbole des degrés (°) n'est pas la lettre finale de l'abréviation de primo, secundo, tertio...
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 5 : Ligne 5 :
''Charrue'' {{sc|Plaideux}} ''à double soc horizontal''. Ce ne sont, à proprement parler, que deux charrues de Brie réunies sur un seul age coudé et porté sur un avant-train. — A la place du double manche on a substitué deux mentonnets ou bras latéraux, l’un sur la queue et l’autre dans la tête de l’étançon. Ces deux mentonnets portent chacun un etrier ou collet de fer à vis et écrous ; c’est dans ces étriers que passe l’age du soc ; enfin, ces deux étriers ont chacun une vis de pression pour serrer l’age et le fixer solidement sur les deux mentonnets. On voit combien est simple un pareil assemblage.
''Charrue'' {{sc|Plaideux}} ''à double soc horizontal''. Ce ne sont, à proprement parler, que deux charrues de Brie réunies sur un seul age coudé et porté sur un avant-train. — A la place du double manche on a substitué deux mentonnets ou bras latéraux, l’un sur la queue et l’autre dans la tête de l’étançon. Ces deux mentonnets portent chacun un etrier ou collet de fer à vis et écrous ; c’est dans ces étriers que passe l’age du soc ; enfin, ces deux étriers ont chacun une vis de pression pour serrer l’age et le fixer solidement sur les deux mentonnets. On voit combien est simple un pareil assemblage.


La charrue Plaideux, adoptée dès 1809 par divers cultivateurs de l’Oise, et perfectionnée depuis par son inventeur, s’est répandue assez rapidement dans les départemens voisins. — En 1821, d’après l’attestation d’un grand nombre de cultivateurs qui en faisaient un usage particulier, et sur le rapport de M. {{sc|Héricart de Thury}}, la Société centrale d’agriculture accorda une médaille à M. Plaideux. Nous laissons parler notre confrère. « Les expériences réitérées que nous avons fait faire devant nous, entièrement d’accord avec la correspondance de M. le sous-préfet de Senlis et des cultivateurs de son arrondissement qui se servent de la charrue à deux socs, nous ont prouvé : 1° qu’avec la ''même puissance'' on doit généralement compter, dans les longues raies, le ''double d’ouvrage'' qu’avec la charrue de Brie pour les petits labours, tels que les binages, les découennages, les enfouissages de parc et de grains, dans les terres légères, et le ''tiers'' dans les terres fortes et compactes pour lesquelles il convient d’ajouter un troisième cheval au têtard, si on veut des labours profonds, tels que les défonçages et les gros retaillages ; — 2° que les deux raies qu’elle ouvre, ''lorsqu’elle est bien conduite'', sont parallèles, bien suivies et parfaitement égales en largeur comme en profondeur ; — 3° qu’on peut donner aux raies telle dimension qu’on veut, attendu que la charrue se ''braque'' et se ''débraque'' à volonté ; — 4° qu’elle se maintient très-bien en raie ; — 5° que la manœuvre est simple et facile une fois qu’on est parvenu au degré d’entrure que l'on veut donner ; — enfin, que tout charron de village peut la monter, démonter et réparer facilement. »
La charrue Plaideux, adoptée dès 1809 par divers cultivateurs de l’Oise, et perfectionnée depuis par son inventeur, s’est répandue assez rapidement dans les départemens voisins. — En 1821, d’après l’attestation d’un grand nombre de cultivateurs qui en faisaient un usage particulier, et sur le rapport de M. {{sc|Héricart de Thury}}, la Société centrale d’agriculture accorda une médaille à M. Plaideux. Nous laissons parler notre confrère. « Les expériences réitérées que nous avons fait faire devant nous, entièrement d’accord avec la correspondance de M. le sous-préfet de Senlis et des cultivateurs de son arrondissement qui se servent de la charrue à deux socs, nous ont prouvé : 1{{o}} qu’avec la ''même puissance'' on doit généralement compter, dans les longues raies, le ''double d’ouvrage'' qu’avec la charrue de Brie pour les petits labours, tels que les binages, les découennages, les enfouissages de parc et de grains, dans les terres légères, et le ''tiers'' dans les terres fortes et compactes pour lesquelles il convient d’ajouter un troisième cheval au têtard, si on veut des labours profonds, tels que les défonçages et les gros retaillages ; — 2{{o}} que les deux raies qu’elle ouvre, ''lorsqu’elle est bien conduite'', sont parallèles, bien suivies et parfaitement égales en largeur comme en profondeur ; — 3{{o}} qu’on peut donner aux raies telle dimension qu’on veut, attendu que la charrue se ''braque'' et se ''débraque'' à volonté ; — 4{{o}} qu’elle se maintient très-bien en raie ; — 5{{o}} que la manœuvre est simple et facile une fois qu’on est parvenu au degré d’entrure que l'on veut donner ; — enfin, que tout charron de village peut la monter, démonter et réparer facilement. »


D’un autre côté, il faut reconnaître que dans les labours profonds elle est sujette à s’engorger ; — elle présente quelque embarras pour l’enfouissement des fumiers longs, et elle demande beaucoup d’application de la part du conducteur, attendu qu’elle pourrait ouvrir une raie plus haute que l’autre, si on n’avait l’attention de bien fixer à sa place la haye du second soc, de manière à lui faire prendre autant de terre qu’à celui de devant ; — elle éprouve plus de difficultés qu’une autre dans les terrains qui contiennent des blocs de pierre.
D’un autre côté, il faut reconnaître que dans les labours profonds elle est sujette à s’engorger ; — elle présente quelque embarras pour l’enfouissement des fumiers longs, et elle demande beaucoup d’application de la part du conducteur, attendu qu’elle pourrait ouvrir une raie plus haute que l’autre, si on n’avait l’attention de bien fixer à sa place la haye du second soc, de manière à lui faire prendre autant de terre qu’à celui de devant ; — elle éprouve plus de difficultés qu’une autre dans les terrains qui contiennent des blocs de pierre.