« Page:Fenelon - Aventures de Telemaque suivies du recueil des fables, Didot, 1841.djvu/232 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
Wuyouyuan: split
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
à tous les marchands qui pourraient attirer à Salente le commerce de quelque nouvelle nation.
à tous les marchands qui pourraient attirer à Salente le commerce de quelque nouvelle nation.


Ainsi les peuples y accoururent bientôt en foule de toutes parts. Le commerce de cette ville était semblable au flux et reflux de la mer. Les trésors y entraient comme les flots viennent l’un sur l’autre. Tout y était apporté et tout en sortait librement. Tout ce qui entrait était utile ; tout ce qui sortait laissait, en sortant, d’autres richesses en sa place. La justice sévère présidait dans le port au milieu de tant de nations. La franchise, la bonne foi, la candeur semblaient, du haut de ces superbes tours, appeler les marchands des terres les plus éloignées : chacun de ces marchands, soit qu’il vînt des rives orientales où le soleil sort chaque jour du sein des ondes, soit qu’il fût parti de cette grande mer où le soleil, lassé de son cours, va éteindre ses feux, vivait paisiblement en sûreté dans Salente comme dans sa patrie.
Ainsi les peuples y accoururent bientôt en foule de toutes parts. Le commerce de cette ville était semblable au flux et au reflux de la mer. Les trésors y entraient comme les flots viennent l’un sur l’autre. Tout y était apporté et tout en sortait librement. Tout ce qui entrait était utile ; tout ce qui sortait laissait, en sortant, d’autres richesses en sa place. La justice sévère présidait, dans le port, au milieu de tant de nations. La franchise, la bonne foi, la candeur, semblaient, du haut de ces superbes tours, appeler les marchands des terres les plus éloignées : chacun de ces marchands, soit qu’il vînt des rives orientales où le soleil sort chaque jour du sein des ondes, soit qu’il fût parti de cette grande mer où le soleil, lassé de son cours, va éteindre ses feux, vivait, paisible et en sûreté, dans Salente comme dans sa patrie.


Pour le dedans de la ville, Mentor visita tous les magasins, toutes les boutiques d’artisans et toutes les places publiques. Il défendit toutes les marchandises de pays étrangers qui pouvaient introduire le luxe et la mollesse.
Pour le dedans de la ville, Mentor visita tous les magasins, toutes les boutiques d’artisans, et toutes les places publiques. Il défendit toutes les marchandises de pays étrangers qui pouvaient introduire le luxe et la mollesse. Il régla les habits, la nourriture, les meubles ; la grandeur et l’ornement des maisons, pour toutes les conditions différentes. Il bannit tous les ornements d’or et d’argent ; et il dit à Idoménée : Je ne connais qu’un seul moyen pour rendre votre peuple modeste dans sa dépense, c’est que vous lui en donniez vous-même l’exemple. Il est nécessaire que vous ayez une certaine majesté dans votre extérieur, mais votre autorité sera assez marquée par vos gardes et par les principaux officiers qui vous environnent. Contentez-vous d’un habit de laine très-fine, teinte en

Il régla les habits, la nourriture, les meubles, la grandeur et l’ornement des maisons, pour toutes les conditions différentes. Il bannit tous les ornements d’or et d’argent, et il dit à Idoménée :

"Je ne connais qu’un seul moyen pour rendre votre peuple modeste dans sa dépense, c’est que vous lui en donniez vous-même l’exemple. Il est nécessaire que vous ayez une certaine majesté dans votre extérieur ; mais votre autorité sera assez marquée par vos gardes et par les principaux officiers qui vous environnent. Contentez-vous d’un habit de laine très fine, teinte en