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sées par les profits qu’auraient recueillis plus tard les commerçants qui se seraient établis sous leur protection et qui auraient pu, grâce à eux, trouver chez l’indigène préalablement éduqué des dispositions plus favorables et une collaboration qui, à l’heure actuelle, fait complètement défaut… Je reviendrai plus tard sur ce sujet.

Le vapeur à bord duquel je me trouvais était le Faidherbe, qui plus tard navigua sur le Nil avec Marchand ; il me conduisit enfin à Bangui où j’arrivai en novembre.

Bangui est le seul poste que nous ayons sur l’Oubangui, depuis Lirranga, à son confluent avec le Congo, soit environ sur six cents kilomètres. On conviendra que c’est peu.

Bâti sur un rocher au pied d’une colline et en face des fameux rapides de Zongo, il offre à la vue un aspect agréable. Mais le séjour n’y a rien de réjouissant. Tout autour du poste le terrain est mouvementé et couvert de forêts. C’est un véritable exercice de gymnastique que l’on fait quand on veut entreprendre une marche de quelques centaines de mètres. Les malheureux que la destinée a conduits sur le rocher de Bangui n’avaient à cette époque d’autres distractions que de voir arriver de temps en temps un vapeur avec des nouvelles de France… La chasse, il n’y fallait pas songer, sous peine d’être soi-même transformé en gibier… Heureusement que la préoccupation de l’organisation des convois intervenait dans une très notable mesure pour occuper les quelques Européens qui s’y trouvaient et qui sans cela seraient morts d’ennui… J’ai dit, en effet, que Bangui était situé en face d’un rapide. Pendant six mois de l’année au plus ce point est le terminus de la navigation en vapeur. Pendant les six autres mois, on ne peut pas l’atteindre et les navires s’arrêtent à une centaine de kilomètres en aval, à Zinga.

Le rapide de Bangui et ceux qui lui succèdent sur une étendue de soixante kilomètres environ sont très dangereux et on n’y risque pas volontiers un vapeur. Aussi on organise des convois de pirogues avec les indigènes qui habitent le haut du fleuve, et qui se nomment Banziris, Sangos, Bourakkas, etc.