« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/86 » : différence entre les versions

État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Manchette|D}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<section begin="1343"/>{{nld|1692|border-top:1px solid black;}}
rentrer dans le service ; la vie inutile que je mène en Bretagne m’est devenue insupportable, et il faut qu`elle finisse ou par cet emploi ou par une retraite entière où je ne pense plus qu’à mon salut : en cet état, Monseigneur, vous jugez bien que je fais les derniers efforts pour atteindre à la charge qui est à remplir, et pour l’obtenir avec tous les appointements que le Roi y a attachés<ref>Dans l’annotation dont il est parlé plus haut (note 3), il est dit qu’on offre de la place cent quatre-vingt-quatorze mille francs, « aux mêmes appointements que les deux autres (''sans doute les deux lieutenances de Roi qu’avait sous lui le marquis de Lavardin, lieutenant général de Bretagne''), et par conséquent sans les deux mille francs qui y sont attribués par l’édit de création. »</ref>5. Je ne puis aller qu’à cinquante-cinq mille écus ; c’est tout ce que je puis faire dans le temps présent. Permettez-moi de vous faire souvenir de quelques détails où vous avez daigné entrer quand je me suis marié, et dont les papiers ont été longtemps entre vos mains. La difficulté du temps où nous sommes me mettroit hors d’état de soutenir le titre de lieutenant de Roi, si les appointements de la charge étoient absorbés par l`intérêt de l’emprunt qu`il faut faire : mes forces ne s’étendent pas plus loin. Si par votre protection, Monseigneur, je puis à ce prix être agréé du Roi, j`espère que vous serez content de mon zèle et de mon application pour son service ; et si mes concurrents l’emportent sur moi, le reste de ma vie sera employé à faire loin du monde des vœux très-sincères et très-ardents pour votre bonheur et pour votre prospérité. Je suis avec un extrême respect, Monseigneur,
rentrer dans le service ; la vie inutile que je mène en Bretagne m’est devenue insupportable, et il faut qu`elle finisse ou par cet emploi ou par une retraite entière où je ne pense plus qu’à mon salut : en cet état, Monseigneur, vous jugez bien que je fais les derniers efforts pour atteindre à la charge qui est à remplir, et pour l’obtenir avec tous les appointements que le Roi y a attachés<ref>Dans l’annotation dont il est parlé plus haut (note 3), il est dit qu’on offre de la place cent quatre-vingt-quatorze mille francs, « aux mêmes appointements que les deux autres (''sans doute les deux lieutenances de Roi qu’avait sous lui le marquis de Lavardin, lieutenant général de Bretagne''), et par conséquent sans les deux mille francs qui y sont attribués par l’édit de création. »</ref>5. Je ne puis aller qu’à cinquante-cinq mille écus ; c’est tout ce que je puis faire dans le temps présent. Permettez-moi de vous faire souvenir de quelques détails où vous avez daigné entrer quand je me suis marié, et dont les papiers ont été longtemps entre vos mains. La difficulté du temps où nous sommes me mettroit hors d’état de soutenir le titre de lieutenant de Roi, si les appointements de la charge étoient absorbés par l`intérêt de l’emprunt qu`il faut faire : mes forces ne s’étendent pas plus loin. Si par votre protection, Monseigneur, je puis à ce prix être agréé du Roi, j`espère que vous serez content de mon zèle et de mon application pour son service ; et si mes concurrents l’emportent sur moi, le reste de ma vie sera employé à faire loin du monde des vœux très-sincères et très-ardents pour votre bonheur et pour votre prospérité. Je suis avec un extrême respect, Monseigneur,


{{em|4}}Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
{{em|4}}Votre très-humble et très-obéissant serviteur,


{{droite|{{sc|sévigné.}}|2.5}}
{{droite|{{sc|SÉVIGNÉ.}}|2.5}}
<section end="1343"/>