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fortement entaché de néo-latinisme ; une seule peut prétendre à cette qualité de neutralité, c’est la langue bleue de M. Bolak.

En proclamant le dogme de la neutralité, les promoteurs de la délégation et les espérantistes ont prononcé la condamnation de l’Espéranto.

De ce qui précède, faut-il conclure, comme le font certains publicistes, que l’Espéranto est dès aujourd’hui perdu. Je ne le pense pas. Il n’a pas encore dit son dernier mot.

Soutenu dans les contrées où il est né par M. Zamenhof, son distingué créateur, dans les pays de langue romane par son zélé propagateur, M. de Beaufront, — deux apôtres, — et par des néophytes distingués, nombreux, ardents et convaincus, il grandira encore, et on peut dire, sans être accusé de faire une mauvaise plaisanterie, il grandira, car il est espagnol.

En effet, c’est surtout en raison de son caractère néo-latin que ce pseudo-espagnol agrandira son domaine dans les pays de langue romane ; mais sa vogue sera passagère comme l’a été celle du Volapuk.

Mais alors, me disait dernièrement un espérantiste, puisque vous êtes aussi assuré de l’échec final de notre projet, pourquoi ne le laissez-vous pas mourir tranquillement de sa belle mort ? Pourquoi ? Je vais vous le dire.

L’échec du volapuk est déjà aujourd’hui, pour beaucoup de personnes, un argument suffisant pour condamner toute tentative de langue universelle ; un nouvel échec d’un nouveau volapuk succédant à une nouvelle vogue passagère doublerait la force de cet argument et pourrait décourager et en tout cas retarder pour longtemps peut-être toute nouvelle tentative.

Et puis, il n’est pas mauvais de se rappeler le vieux diction : Laissez-leur prendre un pied chez vous…

C’est pourquoi j’ai la conviction qu’on fait œuvre utile en combattant la langue artificielle et l’Espéranto.

Je veux espérer que les nouveaux membres de la délégation n’emboîteront pas le pas de leurs aînés et qu’après un