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LE BANQUET

amour, tant pour ce qui a trait aux parents, encore vivants ou bien défunts, que pour ce qui a trait aux dieux. C’est justement par rapport à quoi la divination a reçu pour tâche de faire l’examen des amours, et d’opérer des cures : c’est-à-dire que la divination est, pour sa part, une technique professionnelle de l’amitié dentre dieux et hommes, par le fait de connaître ceux des phénomènes d’amour qui, dans l’ordre humain, tendent au respect des lois divines et au culte des dieux.

Telle est la multiplicité, la grandeur, bien plus l’universalité des vertus dont l’ensemble appartient à l’Amour, dans son universalité. Quant à celui qui s’emploie avec modération et justice à des œuvres bonnes aussi bien pour nous que pour les dieux, c’est celui-là qui possède la plus grande vertu ; c’est à lui que nous devons tout bonheur, en particulier la faculté d’entretenir commerce et amitié les uns à l’égard des autres comme à l’égard des êtres qui nous sont supérieurs, les dieux. Je conclus : peut-être moi aussi, dans mon éloge de l’Amour, elaissé-je de côté bien des choses : c’est, soyez en sûrs, contre mon gré. Mais, si j’ai omis quelque point, affaire à toi, Aristophane, de combler les lacunes ! Est-ce sur quelque autre thème que tu as dans l’idée de chanter les louanges de ce dieu ? Soit ; chante donc ses louanges, puisqu’aussi bien voilà que c’en est fini de ton hoquet !”


189Discours
d’Aristophane.

« La parole, continuait Aristodème, ayant ainsi passé à Aristophane : “Ma foi, oui ! dit celui-ci, mon hoquet s’est tout à fait arrêté ; non toutefois, à vrai dire, avant que je lui aie administré l’éternuement I Aussi est-ce une chose dont je m’émerveille, que le bon ordre du corps éprouve le besoin de tout ce vacarme et chatouillis que comporte l’éternuement. Car c’est un fait, que mon hoquet s’est complètement arrêté aussitôt qu’à mon corps l’éternuement[1] eut été administré ! — Aristophane, mon bon, gare à toi ! repartit Éryximaque. Tu fais le plaisant au moment où tu as à parler, et c’est moi que tu obliges bà monter la garde autour de tes paroles, pour le cas où tu dirais quelque chose de

  1. Pour guérir un désordre, devrait-il en falloir un autre ?