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EXAMEN


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��TESTAMENT POLITIQUE


DU GxVRDINAL ALBÉRONI


Après tant de testaments cassés par le public, celui du cardinal Albéroni vient de paraître. Je souhaite à l’éditeur qu’en effet le cardinal Albéroni l’ait mis sur son testament. Cet éditeur, ou cet auteur, connaît sans doute assez les hommes, les affaires, et le train du monde, pour ne pas ignorer qu’un bon legs, qui procure une vie heureuse, vaut mieux que toutes les spéculations politiques. Un écrivain fait un beau livre plein de profonds raisonnements sur le commerce ruineux de l’Europe avec les Grandes Indes : un négociant d’un trait de plume y envoie, sans raisonner, des effets : il s’enrichit, et ne lit point le livre. Il en est de même dans la politique : l’homme d’esprit oisif fait des projets pour changer la face de l’Europe ; ceux qui gouvernent suivent leur routine, et ne s’informent pas seulement si on a fait des projets.
(17531]


L’abbé de Bourzeis, dans la crainte de n’être point lu, prit sans façon le nom du cardinal de Richelieu. D’autres ont pris le nom de Mazarin, de Colbert, de Louvois, du duc le Lorraine. Tous ces testaments sont faits dans le goût de celui de Crispin, qui prend la robe de chambre et le nom de Géronte dans ''le''
��Après tant de testaments cassés par le public, celui du cardinal
Albéroni vient de paraître. Je souhaite à l'éditeur qu'en effet le
cardinal Albéroni l'ait mis sur son testament. Cet éditeur, ou cet
auteur, connaît sans doute assez les hommes, les affaires, et le
train du monde, pour ne pas ignorer qu'un bon legs, qui procure
une vie heureuse, Tant mieux que toutes les spéculations politi-
ques. Un écrivain fait un beau livre plein de profonds raisonne-
ments sur le commerce ruineux de l'Europe avec les Grandes-
Indes : un négociant d'un trait de plume y envoie, sans raisonner,
des effets: il s'enrichit, et ne lit point le livre. Il en est de même
dans la politique : l'homme d'esprit oisif fait des projets pour
changer la face de l'Europe ; ceux qui gouvernent suivent leur
routine, et ne s'informent pas seulement si on a fait des projets.

L'abbé de Bourzeis, dans la crainte de n'être point lu, prit
sans façon le nom du cardinal de Richelieu. D'autres ont pris le
nom de Mazariu, de Colbert, de Louvois, du duc le Lorraine.
Tous ces testaments sont faits dans le gollt de celui de Crispin,
qui prend la robe de chambre et le nom de Géronte dans le

��1. Le Testament politique du cardinal Jules Albéroni, 1753, iii-12, fut composé
par Durey de Morsan, revu et publié par Maubert de Gouvest. L'Examen parut
dans la Nouvelle Bigarrure, tome V, juillet 1753, pages 72-80. On peut donc
croire qu'il a été écrit, pour le plus tard, en juin de la même année. Une réponse
à VExamen se trouve dans la préface de l'Histoire politique du siècle (par Mau-
bert de Gouvest), 1754, deux volumes in-12, et, de l'aveu de Fréron, n'est qu'une
invective burlesque. (B.)

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