« Page:Valéry - Œuvres de Paul Valery, Vol 10, 1938.djvu/170 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « Ce genre de rapports est nécessairement superficiel. Non seulement il s’accorde avec une parfaite ignorance de l’intime des êtres, mais encore il l’exige : il ser... »
(Aucune différence)

Version du 2 mai 2021 à 15:51

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce genre de rapports est nécessairement superficiel. Non seulement il s’accorde avec une parfaite ignorance de l’intime des êtres, mais encore il l’exige : il serait bien pénible et presque impossible de duper, de vexer ou de supprimer quelqu’un dont la vie profonde vous serait présente et la sensibilité mesurable par la vôtre.

Mais tout mène les populations du globe à un état de dépendance réciproque si étroit et de communications si rapides qu’elle ne pourront plus, dans quelque temps, se méconnaître assez pour que leurs relations se restreignent à de simples manœuvres intéressées. Il y aura place pour autre chose que les actes d’exploitation, de pénétration, de coercition et de concurrence.

Depuis longtemps déjà, l’art de l’Extrême-Orient impose à nos attentions d’incomparables objets. L’Occident, qui se pique de tout comprendre et de tout assimiler à sa substance dévorante, place au premier rang, dans ses collections, quantité de merveilles qui lui sont venues de là-bas per fas et nefas.

Peut-être est-ce le lieu de remarquer que les Grecs, si habiles dans la proportion et la composition des formes, semblent avoir négligé le raffinement dans la matière. Ils se sont contentés de celle qu’ils trouvaient auprès d’eux et n’ont rien recherché de plus délicat, rien qui arrête les sens indéfiniment et diffère l’introduction des idées. Mais nous devons à l’Empire du Ciel l’exquise invention de la soie, celles de la porcelaine, des émaux, du papier, et bien d’autres encore, qui nous sont devenues toutes familières, tant elles se sont trouvées heureusement adaptées aux goûts de la civilisation universelle.

Mais c’est peu que d’admirer et d’utiliser les talents d’une race étrangère, si l’on ne laisse d’en dédaigner les sentiments et