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reçu .chevalier<ref>LETTRE. I340. -- 1. On lit dans le ''Journal'' de Dangeau, au 31 décembre 1691 : « Le Roi, le matin, après son lever, a fa1t chevaliers de
Saint-Michel MM. de Grignan, de Bissy et de Montbron ; il les recevra demain chevaliers de l’ordre ; » et dans la ''Gazette'' du 5 janvier 1692 : « Le 1er de ce mois, le Roi revêtu du grand collier de son
reçu chevalier<ref>{{sc|Lettre}} 1340 — 1. On lit dans le ''Journal'' de Dangeau, au 31 décembre 1691 : « Le Roi, le matin, après son lever, a fa1t chevaliers de Saint-Michel {{MM.}}{{lié}}de Grignan, de Bissy et de Montbron ; il les recevra demain chevaliers de l’ordre ; » et dans la ''Gazette'' du 5 janvier 1692 : « Le {{1er}} de ce mois, le Roi revêtu du grand collier de son ordre, accompagné de Monseigneur le Dauphin, de Monsieur, et de M.{{lié}}le duc de Chartres, et précédé des officiers, des prélats commandeurs et des chevaliers, se rendit à la chapelle du château, où il entendit la grande messe, célébrée par l’archevêque duc de Reims, prélat commandeur de l’ordre. Sa Majesté donna ensuite le collier au comte de Grignan, au comte de Bissy et au marquis de Montbron, qui ayant été absents, ne l’avoient pas encore reçu. »</ref>, mais pas assez tôt pour avoir l’honneur et le plaisir de vous voir et de vous embrasser. Je me souvenois du vers de l’opéra :
ordre, accompagné de Monseigneur le Dauphin, de Monsieur, et de M. le duc de Chartres, et précédé des officiers, des prélats commandeurs et des chevaliers, se rendit à la chapelle du château, où il entendit la grande messe, célébrée par l'archevêque duc de Reims, prélat commandeur de l’ordre. Sa Majesté donna ensuite le collier au
comte de Grignan, au comte de Bissy et au marquis de Montbron, qui ayant été absents, ne l’avoient pas encore reçu. »</ref>,
mais pas assez tôt pour avoir l`honneur
et le plaisir de vous voir et de vous embrasser. Je me souvenois du vers de l`opéra :


J’aurois beau me presser, j’arriverai trop tard''<ref>Ce vers se lit ainsi dans l’''Alceste'' de Quînault (acte I, scène 1) :
{{poem|texte=J’aurois beau me presser, j’arriverai trop tard<ref>2. Ce vers se lit ainsi dans l’''Alceste'' de Quinault (acte {{rom-maj|I|}}, scène {{rom|1}}) :
J’aurai beau me presser, je partirai trop tard.''2</ref>
{{poem|texte=J’aurai beau me presser, je partirai trop tard.|taille=90|lh=150}}</ref>|taille=90|lh=150}}


En effet, vous étiez parti dans le temps que vous me l’aviez mandé, et je sais par {{Mme}} de Montataire que vous êtes dans vos châteaux, ou à Autun, jouissant en repos de la grâce que le Roi vous a faite. Cette douceur vous étoit nécessaire ; et quoi que je vous aie dit mal à propos et très-inutilement sur les comparaisons de ce qui pouvoit être avec ce qui étoit, j’ai fort senti cette dernière disposition de la Providence, dont je devrois adorer tous les arrangements, faisant profession comme je fais d’être sa très-humble servante. C’est en vérité une sottise de me mêler quelquefois de retourner sur le passé ; je lui en demande pardon, et à vous aussi. Mandez-moi de vos nouvelles : quelle vie vous faites, si ma nièce de Dalet et {{Mme}} de Toulongeon ne servent pas toujours à la rendre heureuse, si votre esprit ne se rétrécit point, comme dit M.{{lié}}Nicole, par l’éloignement des objets qui le mettent en mouvement ? Nous trouvions,<section end="1340"/>
En effet, vous étiez parti dans le temps que vous me
l`aviez mandé, et je sais par Mme de Montataire que
vous êtes dans vos châteaux, ou à Autun, jouissant en repos de la grâce que le Roi vous a faite. Cette douceur vous étoit nécessaire ; et quoi que je vous aie dit mal à propos et très-inutilement sur les comparaisons de ce qui pouvoit être avec ce qui étoit, j`ai fort senti cette dernière disposition de la Providence, dont je devrois adorer tous les arrangements, faisant profession comme je fais d`être sa très-humble servante. C’est en vérité
une sottise de me mêler quelquefois de retourner sur le passé ; je lui en demande pardon, et à vous aussi. Mandez-moi de vos nouvelles : quelle vie vous faites, si ma nièce de Dalet et Mme de Toulongeon ne servent pas toujours à la rendre heureuse, si votre esprit ne se rétrécit point, comme dit M. Nicole, par l'êloignement des objets qui le mettent en mouvement ? Nous trouvions,