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encore leur attitude. Le feu de l’enthousiasme semblait les avoir foudroyés ! L’histoire le redira toutes les fois qu’elle voudra faire respecter le berceau de la liberté et grandir l’image des nations.


XV

Les Suisses qui avaient occasionné ce mouvement étaient des officiers de l’escorte du roi, cherchant un refuge dans l’enceinte, pour éviter le feu des bataillons de la terrasse des Feuillants. On les fit entrer dans la cour du Manége, et on les désarma par ordre du roi.

Pendant cette scène, M. d’Hervilly parvenait au château à travers les balles, au moment où la colonne de M. de Salis y rentrait avec les canons. « Messieurs, leur cria-t-il du haut de la terrasse du jardin d’aussi loin que sa voix put être entendue, le roi vous ordonne de vous rendre tous à l’Assemblée nationale. » Il ajouta de lui-même, et dans une dernière pensée de prévoyance pour le roi : « Avec vos canons ! » À cet ordre, M. de Durler rassemble environ deux cents de ses soldats, fait rouler un canon du vestibule dans le jardin, essaye en vain de le décharger, et se met en marche vers l’Assemblée, sans que les autres postes de l’extérieur, prévenus de cette retraite, eussent le temps de le suivre. Cette colonne, criblée en route par les balles de la garde nationale, arrive en désordre et mutilée à la porte du Manége ; elle est introduite dans les murs de l’Assemblée