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CONCLUSION

J’avais résolu de m’épargner la peine de faire une conclusion, et de laisser à l’imagination de mes lecteurs le soin d’arranger à leur gré les événements qui suivirent la mort de lord Evandale ; j’étais dans un grand embarras à cet égard, lorsque j’eus l’honneur de recevoir une invitation à prendre le thé, de la part de miss Marthe Buskbody, qui depuis quarante ans exerce l’état de marchande de modes dans Gandercleugh et ses environs. Comme je connais son goût pour les ouvrages du genre de celui qui précède, je l’engageai à le parcourir, et la priai de m’éclairer des lumières de l’expérience.

Lorsque j’arrivai à l’heure du thé, je trouvai miss Marthe disposée à me faire des félicitations. — Je n’ai jamais été plus touchée par un roman, me dit-elle, mais votre projet de supprimer la conclusion est décidément mauvais. On ne doit pas laisser le dénouement couvert d’un brouillard.

— Rien ne me serait plus facile que de vous satisfaire, Mademoiselle, car rien n’a manqué au bonheur des personnes à qui vous voulez bien vous intéresser : ils ont eu plusieurs enfants…

— Il n’est pas besoin de faire une peinture détaillée de leur félicité conjugale. Mais quel inconvénient trouvez-vous à informer le lecteur, en termes généraux, qu’ils ont fini par être heureux ?

— Songez donc que plus un roman avance vers le dénouement, moins il devient intéressant.

— Toutes ces raisons ne valent rien, vous n’aurez pas bien rempli votre tâche si vous ne nous parlez du mariage de miss Edith et de Morton, si vous ne nous dites ensuite ce que deviennent tous les personnages de votre histoire.

— Je puis satisfaire votre curiosité.

— Eh bien, d’abord, lady Marguerite est-elle rentrée en possession de son château et de ses domaines ?

— Oui, Mademoiselle, et de la manière la plus simple, c’est-à-dire en qualité d’héritière de son digne cousin Basile Olifant, qui, étant mort ab intestat, lui laissa, bien contre son gré, non seulement les biens dont il l’avait dépouillée, mais encore tous ceux dont il était propriétaire de son chef. John Gudyil fut rétabli dans son ancienne dignité, et montra plus d’importance que jamais. Cuddy