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La sorcière — celle-là comme les autres — est âgée ; c’est un fait<ref>Il y a en effet une sorcière jeune et belle, c’est celle qui ne l’est pas, sorcière, mais que le peuple prend pour telle parce qu’elle se distingue, plus svelte de mysticisme, parfois instrument de divins miracles. Wilhelm Meinhold, dans ''Marie Schweidler'', créa une semblable héroïne. C’est une jeune fille poursuivie pour sorcellerie et condamnée injustement. Pendant la guerre de Trente ans, la contrée a été ravagée par les amis et les ennemis ; famine et maladies déciment le bétail et les habitants. On croit à des possessions diaboliques. Une seule vierge dans le village a été épargnée par les soldats ; elle est la fille du pasteur. Et la légende dit qu’une innocente est nécessaire pour rompre les maléfices. Une vache est malade ; on cherche la jeune Marie pour qu’elle enterre sous le porche de l’écurie trois poils de sa queue. La vache guérit. Des porcs tombent malades, des hommes sont tourmentés par le diable. Poussée par la population, la jeune fille devient un thaumaturge vénéré ; par malheur, elle ne réussit pas toujours ; alors elle est dénoncée à l’inquisition, emprisonnée, mise à la question, interrogée selon le ''Malleus''. Affolée, elle avoue des rapports avec le diable, va devenir la proie du bûcher, lorsqu’un chevalier amoureux d’elle, témoigne en sa faveur et la sauve.
La sorcière — celle-là comme les autres — est âgée ; c’est un fait<ref>Il y a en effet une sorcière jeune et belle, c’est celle qui ne l’est pas, sorcière, mais que le peuple prend pour telle parce qu’elle se distingue, plus svelte de mysticisme, parfois instrument de divins miracles. Wilhelm Meinhold, dans ''Marie Schweidler'', créa une semblable héroïne. C’est une jeune fille poursuivie pour sorcellerie et condamnée injustement. Pendant la guerre de Trente ans, la contrée a été ravagée par les amis et les ennemis ; famine et maladies déciment le bétail et les habitants. On croit à des possessions diaboliques. Une seule vierge dans le village a été épargnée par les soldats ; elle est la fille du pasteur. Et la légende dit qu’une innocente est nécessaire pour rompre les maléfices. Une vache est malade ; on cherche la jeune Marie pour qu’elle enterre sous le porche de l’écurie trois poils de sa queue. La vache guérit. Des porcs tombent malades, des hommes sont tourmentés par le diable. Poussée par la population, la jeune fille devient un thaumaturge vénéré ; par malheur, elle ne réussit pas toujours ; alors elle est dénoncée à l’inquisition, emprisonnée, mise à la question, interrogée selon le ''Malleus''. Affolée, elle avoue des rapports avec le diable, va devenir la proie du bûcher, lorsqu’un chevalier amoureux d’elle, témoigne en sa faveur et la sauve.


<p>Le livre de Meinhold, écrit en allemand du {{sc|xxii}}<sup>e</sup> siècle, a ravi Swinburne ; à vrai dire, il nous révèle de combien d’erreurs furent coupables des tribunaux superstitieux et il désigne comme victime la tendre innocente, la vierge aimable et inspirée, celle que le bûcher menace aussi bien que l’abominable vieille. Cette prétendue sorcière-là, c’est la sainte^ la salvatrice, la Jeanne d’Arc.</p></ref>. Jules Michelet soutient que la sorcière est jeune,
<p>Le livre de Meinhold, écrit en allemand du {{sc|xxii}}<sup>e</sup> siècle, a ravi Swinburne ; à vrai dire, il nous révèle de combien d’erreurs furent coupables des tribunaux superstitieux et il désigne comme victime la tendre innocente, la vierge aimable et inspirée, celle que le bûcher menace aussi bien que l’abominable vieille. Cette prétendue sorcière-là, c’est la sainte, la salvatrice, la Jeanne d’Arc.</p></ref>. Jules Michelet soutient que la sorcière est jeune,