« Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/97 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 11 avril 2021 à 15:53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
les forçats du mariage

À l’occasion de cette cérémonie, l’hôtel de la rue de Provence recevait une société brillante, quoique un peu bigarrée.

Le comte de Luz avait convié quelques grands noms pour flatter la vanité de son beau père ; et M. Rabourdet, de gros financiers, ses rivaux de la Bourse et du haut commerce, pour leur apprendre le chiffre de la dot princière de sa fille.

L’ancien mercier, avec sa prévoyance commerciale, avait exigé d’abord un mariage dotal ; mais Marcelle, craignant de montrer à Robert une défiance injurieuse, insista pour se marier sous le régime de la communauté. Elle voulait se remettre entièrement, fortune, corps et âme, entre les mains de celui qu’elle aimait.

Quelques-uns louèrent, d’autres critiquèrent la magnificence du roi du coton. M. Rabourdet donnait à sa fille six millions de dot.

Pendant la soirée, Robert remarqua une jeune femme qui parlait à Marcelle avec beaucoup de vivacité. Elle se distinguait de la partie féminine un peu vulgaire de la réunion par sa toilette d’une élégance sobre et en même temps originale, par sa beauté à la fois calme et piquante, par la droiture quelque peu hardie du regard.

La noblesse du profil contrastait avec l’affectuosité et la grâce du sourire. Elle avait au menton une fossette enfantine, indice de bonté, qui faisait pardonner les lignes un peu sévères du front. On