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que son amour pour le pays et pour la science reste entre les mains de dignes héritiers.


M. A. MARTIN lit la seconde partie de son mémoire sur le Livre Vert de Lacaune.

Il ne reste à faire connaître que les indications des actes du Livre Vert, spécialement relatives à la ville de Lacaune : tâche ingrate en apparence, mais au contraire pleine de l’attrait le plus saisissant, pour celui qui ne garde pas tout son attachement pour la grande ville, et qui sait apprécier le mérite d’une communauté peu puissante par le nombre et la richesse de ses habitants, mais capable de conserver ou d’obtenir les libertés les plus étendues, dont nos chroniques fournissent l’exemple. On verra en effet que vers 1300, peut-être même antérieurement, les habitants de Lacaune jouissaient de franchises et de privilèges inconnus dans d’autres localités, quatre cents ans plus tard, et que les peuples les plus civilisés de l’Europe ne possèdent pas encore.

D’où vient cette différence ? On désirerait sans doute pouvoir le constater d’une manière certaine ; mais on le comprend, le champ des conjectures est seul ouvert ; on s’arrête cependant à préciser deux causes : l’une antérieure, prise dans le caractère et les habitudes des hommes qui ont habité Lacaune originairement ; l’autre postérieure, tirée des rapports bienveillants que ces hommes surent avoir avec leurs soigneurs.

C’est ainsi qu’adoptant les indications de M. Compayre, qui tire l’étymologie de Lacaune du mot Celte, acaun, rocher, et l’opinion de Nicolas Jamson, excellent géographe d’après Borel, qui place à Lacaune les Cambolectri Caunonienses, mentionnés dans Pline, on arriverait à faire grouper autour du rocher de Lacaune, une peuplade celtique indisciplinée dans le principe, mais ramenée par l’occupation romaine à un état social plus développé, et transmettant d’âge en âge, avec son sang, le germe de ces principes de liberté qui amena ses descendants à résister énergique-