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rien n’est déguisé. Il y a des faits regrettables pour tous les partis, car on a remarqué depuis longtemps que les guerres entreprises pour la défense de ce qu’il y a de plus haut et déplus saint pour l’homme, sont les plus épouvantables. M. Clos les déplore, mais il laisse au récit lui-même l’effet qu’il doit produire, sans se laisser aller à des déclamations, toujours oiseuses, quand elles ne finissent pas par devenir injustes.

Le dernier chapitre de la Notice proprement dite, est consacré à l’histoire de l’école de Sorèze. Cette histoire a été écrite à des points de vue différents, mais toujours sous l’empire d’un sentiment profond de souvenirs affectueux, ou d’espérances qui s’épanchaient en présence d’un avenir qu’elles faisaient grand et qu’elles voyaient glorieux. Elle est réellement intéressante, parce qu’elle révèle l’influence qu’exerce l’éducation sur la vie des hommes. Nulle maison n’a peut-être laissé dans l’esprit et le cœur de ceux qu’elle a initiés à la vie, une empreinte plus profonde, un cachet plus distinct. Aussi, n’est-il pas étonnant que les moindres particularités aient été relevées, et depuis le 12 octobre 1682, jusqu’à nos jours, il est facile de suivre les vicissitudes diverses par lesquelles a passé cette illustre école, et les caractères qu’elle a revêtus suivant les hommes qui la dirigeaient.

En Angleterre, où la tradition est si puissante, et où elle survit à toutes les modifications que les faits amènent, il est possible de compter pour ainsi dire, un à un, tous les moments de l’existence d’un de ces grands établissements où se forment les générations. C’est une personnalité qui se prolonge à travers les siècles, et contre laquelle viennent se briser les agitations politiques et les ébranlements sociaux. On comprend donc que les Anglais soient fiers de leurs universités, et qu’ils leur conservent, dans toute son intégrité, l’antique constitution qui fait leur force. Il n’en est malheureusement pas ainsi en France ; et l’on dirait que nous éprouvons une certaine joie à ébranler ou à détruire ce que le temps a eu tant de peine à élever ou à conserver. Aussi, toutes les fois que l’on peut suivre dans ses développements ou