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LA VIE ET LA MORT DES FÉES


II


Les ennemis d’Élisabeth apparaissent sous les traits les plus odieux. Il faut les reconnaître sous la figure d’une bête immonde qui porte le nom d’Erreur et que tue le chevalier Croix-Rouge. Ses petits la dévorent ensuite et meurent eux-mêmes de cet abominable repas. Voilà, pour Spenser, l’emblème de ces Papistes et de ces dissidents qui pendent à tous les gibets du royaume. Il est bien le digne shériff de Cork, qui jure l’extermination des malheureux Irlandais et ne se rassasie point de leur détresse : « Qu’ils meurent, écrit-il… La famine est le meilleur moyen. » Il récolta ce qu’il avait semé : ces spectres se révoltèrent. Spenser et sa famille furent sur le point de périr dans l’incendie de leur propre maison.

La Reine des Fées met encore en scène les personnages du faux ermite Archimago qui symbolise le Papisme ; de l’infâme Corceca, hébétée de patenôtres, caricature du Catholicisme ; du triste sire Bourbon qui représente le roi de France ; de la sorcière Duessa à quelle il attribue le rôle de la mauvaise fée, et qui n’est autre que la séduisante victime d’Élisabeth, l’infortunée Marie Stuart.

L’infâme Duessa, la vile Duessa détourne de leurs vraies dames l’amour des chevaliers ; elle complote la mort des héros ; elle lutte contre des entreprises favorisées par Gloriana ; elle ourdit des trahisons et des sortilèges. Un moment, sa laideur et sa vieillesse réelles apparaissent sous son air de jeunesse et de beauté. Nous connaissons le passage pour avoir lu la métamorphose de la mauvaise fée Aleine dans