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941. L’expérience prouve assez que les passions peuvent renforcer l’action des esprits et augmenter leur énergie ; sur-tout celles qui les déterminent vers les yeux, et qui les font affluer à cette partie ; telles que l’amour et l’envie, dont une expression proverbiale qualifie l’œil, de mal-faisant, et les regards, de meurtriers. Quant à l’amour, les Platoniciens n’ont pas craint d’avancer que les esprits de la personne qui aime, se portant vers ceux de la personne aimée, et s’y unissant invisiblement, tendent ensuite perpétuellement à retourner dans le corps d’où ils se sont élancés : de là, disent-ils, ce désir si continuel et si ardent du contact réciproque et de l’union intime, qui caractérise les amans[1]. Et

  1. Ce raisonnement platonique nous paroit doublement faux, et pécher dans la conséquence comme dans le principe. En effet, si les esprits de l’amant, après s’être accrochés à ceux de l’amante, tendent à retourner à leur propre domicile, comme ceux de l’amante, selon toute apparence, sont accrochés à son corps, les esprits de l’amant,