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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

confondus dans ces asiles de la mort ; mais bientôt, en examinant les momies avec soin, on reconnaît que les hommes dont elles offrent les restes, étaient d’une condition différente. Les distinctions et les richesses les ont encore suivis dans ces demeures sombres, où ce qui frappe le plus est le néant de tous. Des mains et des pieds, quelquefois des parties plus considérables du corps, entièrement dorés, annoncent les débris de personnages importans. Des enveloppes décorées de dorures et d’hiéroglyphes peints, des manuscrits en caractères hiéroglyphiques et vulgaire, qui retraçaient probablement la vie du mort ou des formulaires usités dans les cérémonies funèbres, sont encore des indices non équivoques de puissances et de richesse. Ce qui étonne au-delà de tout ces qu’on peut imaginer, c’est la prodigieuse quantité de bas-reliefs et d’hiéroglyphes sculptés et peints, qui couvrent les parois de ces frottes ; et ces sculptures ne devaient jamais voir le jour ! et elles n’ont pu être exécutées qu’à la lueur des flambeaux ! L’imagination suffit à peine à se figurer quel temps, quel nombre prodigieux d’ouvriers, quelle constance a demandé la création de tant de merveilles.

Au sentiment de curiosité qui conduit le voyageur dans les tombeaux, succède une vive inquiétude, lorsqu’il y est entré. Ce n’est pas sans effroi qu’à la lueur d’un faible flambeau il pénètre dans ces catacombes : la crainte de voir la lumière s’éteindre, et de se perdre au milieu de ces labyrinthes, n’est pas moins cruelle que la chance qu’il court d’être victime d'un incendie qu’une étincelle pourrait allumer au milieu des ma-