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Ce n’est donc pas, comme on le dit, la chute des désinences qui a amené, comme une sorte de pis-aller, l’emploi de ''plus'' et de ''{{lang|la|magis}}'' ; cet emploi commence en un temps où les désinences étaient d’un usage courant. On trouve même l’emploi cumulatif des deux procédés : Plaute écrit ''{{lang|la|magis dulcius}}'', ''{{lang|la|magis facilius}}'', ''{{lang|la|mollior magis}}''. Ces exemples nous montrent l’idée comparative commençant déjà à élire tout particulièrement domicile en un certain adverbe, quoique le mécanisme — ''ior'', — ''issimus'' soit encore en pleine vigueur.
Ce n’est donc pas, comme on le dit, la chute des désinences qui a amené, comme une sorte de pis-aller, l’emploi de ''{{lang|la|plus}}'' et de ''{{lang|la|magis}}'' ; cet emploi commence en un temps où les désinences étaient d’un usage courant. On trouve même l’emploi cumulatif des deux procédés : Plaute écrit ''{{lang|la|magis dulcius, magis facilius, mollior magis}}''. Ces exemples nous montrent l’idée comparative commençant déjà à élire tout particulièrement domicile en un certain adverbe, quoique le mécanisme —{{lié}}''ior'', —{{lié}}''issimus'' soit encore en pleine vigueur.

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{{—|mt=2em|mb=3em}}
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{{brn|2}}
Nous venons maintenant au remplacement des anciennes déclinaisons par les prépositions.
Nous venons maintenant au remplacement des anciennes déclinaisons par les prépositions.


On sait que chaque substantif marquait d’abord les rapports de dépendance, d’intériorité, d’instrument, etc., au moyen de modifications de sa partie finale. Mais ce moyen d’expression était à la fois compliqué et insuffisant. Il était compliqué en ce que les substantifs, n’étant pas tous conformés de même, présentaient à un même cas des formes différentes (génitif : ''{{lang|la|domini}}'', ''{{lang|la|rosæ}}'', ''{{lang|la|arboris}}'', etc.). Il était insuffisant en ce que les cas de la déclinaison étaient trop peu nombreux pour exprimer tous les rapports que l’esprit pouvait concevoir<ref name=p33>Les cas de la déclinaison indiquaient bien le lieu où l’on va, le</ref>. Ce fut la raison qui
On sait que chaque substantif marquait d’abord les rapports de dépendance, d’intériorité, d’instrument,{{lié}}etc., au moyen de modifications de sa partie finale. Mais ce moyen d’expression était à la fois compliqué et insuffisant. Il était compliqué en ce que les substantifs, n’étant pas tous conformés de même, présentaient à un même cas des formes différentes (génitif : ''{{lang|la|domini, rosæ, arboris}}'',{{lié}}etc.). Il était insuffisant en ce que les cas de la déclinaison étaient trop peu nombreux pour exprimer tous les rapports que l’esprit pouvait concevoir<ref name=p33>Les cas de la déclinaison indiquaient bien le lieu où l’on va, le</ref>. Ce fut la raison qui