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ROBERT SCHUMANN


En jugeant les compositions nouvelles, discernez d’abord si ce sont des œuvres d’art, ou si elles ont pour but d’amuser les amateurs. Dé fendez les premières, mais ne vous irritez pas à l’égard des autres.


La mélodie : tel est le cri de guerre des amateurs. Assurément, il n’est pas de musique sans mélodie, mais sachez bien que, ce que ces personnes entendent par ce mot, sont des motifs faciles à retenir, rhythmiques et agréables. Il en est pourtant d’autres qui ne leur ressemblent guère et qui, quand vous feuilletez Bach, Mozart, Beethoven, vous apparaissent bien différents de ceux-ci. Vous serez, je l’espère, bientôt dégoûté de la monotonie de ce qu’on nomme mélodie, dans les opéras italiens.


Si, en promenant vos doigts sur le clavier, vous rencontrez de petites mélodies qui se suivent et s’enchaînent, c’est déjà un joli résultat ; mais si, sans instrument, une de ces mélodies arrive seule à votre esprit, c’est encore mieux, et vous devez être cent fois plus satisfait. C’est qu’alors le sens intérieur du ton s’est éveillé en