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:"Esclaves d’une loi fatale,
« Esclaves d’une loi fatale,
:Sachons taire les maux soufferts.
Sachons taire les maux soufferts.
:Pourquoi veux-tu donc que j’étale
Pourquoi veux-tu donc que j’étale
:La meurtrissure de mes fers ?
La meurtrissure de mes fers ?
:Aux yeux que la misère effraie
Aux yeux que la misère effraie
:Qu’importe ma secrète plaie ?
Qu’importe ma secrète plaie ?
:Passez, je dois vivre isolé ;
Passez, je dois vivre isolé ;
:Vos voix ne sont qu’un bruit sonore ;
Vos voix ne sont qu’un bruit sonore ;
:Passez tous ! j’aime mieux encore
Passez tous ! j’aime mieux encore
:Souffrir, que d’être consolé !
Souffrir, que d’être consolé !


« Je n’appartiens plus à la vie.
Qu’importe si parfois mes yeux,
Soit qu’on me plaigne ou qu’on m’envie,
Lancent un feu sombre ou joyeux ?
Qu’importe, quand la coupe est vide,
Que ses bords, sur la lèvre avide,
Laissent encore un goût amer ?
A-t-il vaincu le flot qui gronde,
Le vaisseau qui, perdu sous l’onde,
Lève encore son mât sur la mer ?


« Qu’importe mon deuil solitaire ?
:"Je n’appartiens plus à la vie.
D’autres coulent des jours meilleurs.
:Qu’importe si parfois mes yeux,
Qu’est-ce que le bruit de la terre ?
:Soit qu’on me plaigne ou qu’on m’envie,
Un concert de ris et de pleurs.
:Lancent un feu sombre ou joyeux,
Je veux, comme tous les fils d’Ève,
:Qu’importe, quand la coupe est vide,
Sans qu’une autre main le soulève,
:Que ses bords, sur la lèvre avide,
Porter mon fardeau jusqu’au soir ;
:Laissent encore un goût amer ?
À la foule qui passe et tombe,
:A-t-il vaincu le flot qui gronde,
Qu’importe au seuil de quelle tombe
:Le vaisseau qui, perdu sous l’onde,
Mon ombre un jour ira s’asseoir ? »
:Lève encore son mât sur la mer ?


Ainsi, quand tout bas tu soupires,

De ton cœur partent des sanglots,
:"Qu’importe mon deuil solitaire ?
Comme un son s’échappe des lyres,
:D’autres coulent des jours meilleurs.
:Qu’est-ce que le bruit de la terre ?
:Un concert de ris et de pleurs.
:Je veux, comme tous les fils d’Eve,
:Sans qu’une autre main le soulève,
:Porter mon fardeau jusqu’au soir ;
:A la foule qui passe et tombe,
:Qu’importe au seuil de quelle tombe
:Mon ombre un jour ira s’asseoir ? "


:Ainsi, quand tout bas tu soupires,
:De ton cœur partent des sanglots,
:Comme un son s’échappe des lyres,
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