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fluide encore, d’une beauté fuyante comme un fleuve. Et le vers libre fait ses premières apparitions heureuses. Le vers libre chez Boissier n’est pas le vers auquel Franc-Nohain donnerait ce nom s’il était atteint de la manie des grandeurs et que Viélé-Griffin doit en ses heures de découragement avouer amorphe. C’est le vers libre classique, celui qui sourit, rit et ricane dans Amphytrion ; celui qui dans Psyché donne à la vieillesse de Corneille des accents si délicieusement frais et jeunes ; celui qui dans La Fontaine exprime toute la gamme des sentiments humains, depuis les plus gais jusqu’aux plus profondément tristes.

Ce n’est pas seulement dans la forme que l’originalité de Boissier se dégage. Il se délivre ici du parnasse historique qui le séduisit rarement et du romantisme historique dont les pages et les châtelaines lui plurent trop autrefois. Pourtant le volume commence par des « tableautins » intitulés Au temps de Henri III, Au temps de Louis XIII, Au temps de Louis XIV, Au temps de Louis XVI. Mais il n’y a pas récit de faits arrivés ou imaginés, histoire ou roman historique. Ce n’est plus du romantisme historique et de l’évocation ivre, ni du parnasse his-