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torique et de l’évocation pétrifiante. C’est ici chose parfaitement originale et exquise ; c’est autour du poète et du lecteur la création d’une atmosphère de jadis qui est pour le rêve et la nostalgie un refuge où nulle précision ne blesse.

Esquisses et fresques nous donne de Boissier tout ce qu’un poète peut nous donner de lui, même avant d’être arrivé à la complète conscience de ce qu’il est.

C’est dans ses deux poèmes de rêve, Le Chemin de l’Irréel (1895) et le Chemin de la Douleur (1901) que nous trouvons Émile Boissier complet, conscient, tout à fait dégagé des derniers restes de ce qui n’est point lui.

Il dit du Chemin de l’Irréel : « Je l’ai placé à dessein hors de toute époque, afin que rien de précis ne puisse lui assigner des limites. Le Songe seul s’y érige, despotique.

Je suis bien embarrassé pour faire connaître cet admirable poème. L’analyse va nécessairement préciser et rapprocher l’action si lointaine, si vague, si délicieusement estompée. Ces nuages flottants, je vais, comme s’ils étaient de lourdes pierres de taille, en tracer l’architecture avec l’équerre et le compas.