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:Lui qui donne du moins une larme au vieux fort,
Lui qui donne du moins une larme au vieux fort,
:Et, si l’air froid des nuits sous vos arceaux murmure,
Et, si l’air froid des nuits sous vos arceaux murmure,
:Croit qu’une ombre a froissé la gigantesque armure
Croit qu’une ombre a froissé la gigantesque armure
::D’Amaury, comte de Monfort.
{{em|4}}D’Amaury, comte de Monfort.
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::::II



:Là, souvent je m’assieds, aux jours passés fidèle,
:Sur un débris qui fut un mur de citadelle.
:Je médite longtemps, en mon cœur replié ;
:Et la ville, à mes pieds, d’arbres enveloppée
:Etend ses bras en croix et s’allonge en épée,
:Comme le fer d’un preux dans la plaine oublié.




{{t4|II}}
:Mes yeux errent, du pied de l’antique demeure,
:Sur les bois éclairés ou sombres, suivant l’heure,
:Sur l’église gothique, hélas ! prête à crouler,
:Et je vois, dans le champ où la mort nous appelle,
:Sous l’arcade de pierre et devant la chapelle,
::Le sol immobile onduler.


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Là, souvent je m’assieds, aux jours passés fidèle,
Sur un débris qui fut un mur de citadelle.
Je médite longtemps, en mon cœur replié ;
Et la ville, à mes pieds, d’arbres enveloppée,
Étend ses bras en croix et s’allonge en épée,
Comme le fer d’un preux dans la plaine oublié.


Mes yeux errent, du pied de l’antique demeure,
:Foulant, créneaux, ogive, écussons, astragales,
Sur les bois éclairés ou sombres, suivant l’heure,
:M’attachant comme un lierre aux pierres inégales,
Sur l’église gothique, hélas ! prête à crouler,
:Au faîte des grands murs je m’élève parfois
Et je vois, dans le champ où la mort nous appelle,
:Là je mêle des chants au sifflement des brises ;
Sous l’arcade de pierre et devant la chapelle,
:Et, dans les cieux profonds suivant ses ailes grises,
{{em|4}}Le sol immobile onduler.
:Jusqu’à l’aigle effrayé j’aime à lancer ma voix !


Foulant, créneaux, ogive, écussons, astragales,
M’attachant comme un lierre aux pierres inégales,
Au faîte des grands murs je m’élève parfois.
Là je mêle des chants au sifflement des brises ;
Et, dans les cieux profonds suivant ses ailes grises,
Jusqu’à l’aigle effrayé j’aime à lancer ma voix !


:Là quelquefois j’entends le luth doux et sévère
Là quelquefois j’entends le luth doux et sévère
:D’un ami qui sait rendre aux vieux temps un trouvère,
D’un ami qui sait rendre aux vieux temps un trouvère.
:Nous parlons des héros, du ciel, des chevaliers,
Nous parlons des héros, du ciel, des chevaliers,
:De ces âmes en deuil dans le monde orphelines ;
De ces âmes en deuil dans le monde orphelines ;
:Et le vent qui se brise à l’angle des ruines
Et le vent qui se brise à l’angle des ruines
::Gémit dans les hauts peupliers !
{{em|4}}Gémit dans les hauts peupliers !
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{{Gauche|Octobre 1825.|4|fs=85%}}
octobre 1825