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tôt (je m’entête à le croire) s’il n’a aucune connaissance de toute cette richesse, qu’arrivera-t-il ?

— Ma chère cousine, dit le juge Pyncheon avec ce calme auquel il savait donner un caractère formidable, depuis le retour de votre frère, j’ai pris soin (comme il convenait au plus proche parent et au tuteur naturel d’un individu dans cette situation), j’ai pris soin, dis-je, de faire constamment et soigneusement surveiller ses habitudes et ses démarches. Vos voisins ont vu, de leurs yeux, tout ce qui s’est passé dans le jardin. Le boucher, le boulanger, le mareyeur, quelques-uns des clients de votre magasin, et mainte commère curieuse m’ont révélé plusieurs des secrets de votre intimité. Pour ces extravagances commises à la Croisée en ogive, je pourrais invoquer des témoignages bien plus nombreux encore, et fournir le mien s’il en était besoin. Des milliers de personnes l’ont vu, — pas plus tard que la semaine passée, — sur le point de se jeter dans la rue. Moyennant des preuves si concluantes, je suis amené à croire, — bien malgré moi, je vous assure, et avec un profond regret, — que les malheurs de Clifford ont troublé son intelligence, cette intelligence toujours un peu débile, au point de rendre impossible qu’on lui laisse sa liberté. La mesure à prendre en ce cas, vous le savez sans doute, — et l’adoption de cette mesure dépend absolument de la décision que je vais porter, — serait un emprisonnement, pour le reste de ses jours, dans un de ces hospices où la prévoyance publique abrite les malheureux comme lui privés de raison.

— Vous ne pouvez avoir conçu un pareil projet ! s’écria Hepzibah d’une voix déchirante.