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arrêter, ils ruinèrent plusieurs maisons de campagne magnifiquement bâties, enlevèrent quantité de bestiaux, et firent plus de vingt mille esclaves.
arrêter, ils ruinèrent plusieurs maisons de campagne magnifiquement bâties, enlevèrent quantité de bestiaux, et firent plus de vingt mille esclaves.


Sur ces entrefaites, arrivèrent de Rome des courriers qui apprirent qu’il fallait qu’un des consuls restât avec des troupes suffisantes, et que l’autre {{corr|conduisit|conduisît}} à Rome le reste de l’armée. Ce fut Regulus qui demeura avec quarante vaisseaux, quinze mille fantassins et cinq cents chevaux. Manlius prit les rameurs et les captifs, et, rasant la côte de Sicile, arriva à Rome sans avoir couru aucun risque.
Sur ces entrefaites, arrivèrent de Rome des courriers qui apprirent qu’il fallait qu’un des consuls restât avec des troupes suffisantes, et que l’autre conduisît à Rome le reste de l’armée. Ce fut Regulus qui demeura avec quarante vaisseaux, quinze mille fantassins et cinq cents chevaux. Manlius prit les rameurs et les captifs, et, rasant la côte de Sicile, arriva à Rome sans avoir couru aucun risque. Les Carthaginois, voyant que la guerre allait se faire avec plus de lenteur élurent d’abord deux commandants, Hasdrubal, fils de Hannon, et Bostar. Ensuite ils rappelèrent d’Héraclée Hamilcar, qui se rendit aussitôt à Carthage avec cinq cents chevaux et cinq mille hommes d’infanterie. Celui-ci, en qualité de troisième commandant, tint conseil avec Hasdrubal sur ce qu’il y avait à faire, et tous deux furent d’avis de ne pas souffrir que le pays fût impunément ravagé. Peu de jours après, Regulus se met en campagne, emporte du premier assaut les places qui n’étaient pas fortifiées, et assiège celles qui l’étaient. Arrivé devant Adis, place importante, il l’investit, presse les ouvrages, et fait le siège en forme. Pour donner du secours à la ville et défendre les environs du dégât, les Carthaginois font approcher leur armée, et campent sur une colline qui, à la vérité, dominait les ennemis, mais qui ne convenait nullement à leurs propres troupes. Leur principale ressource était la cavalerie et les éléphants, et ils laissent la plaine pour se poster dans des lieux hauts et escarpés. C’était montrer à leurs ennemis ce qu’ils devaient faire pour leur nuire. Regulus ne manqua pas de profiter de cette leçon : habile et expérimenté, il comprit d’abord que ce qu’il y avait de plus fort et de plus à craindre dans l’armée des ennemis, devenait inutile par le désavantage de leur poste, et sans attendre qu’ils descendissent dans la plaine, et qu’ils s’y rangeassent en bataille, saisissant l’occasion, dès la pointe du jour, il fait monter à eux des deux côtés de la colline. La cavalerie et les éléphants des Carthaginois ne leur furent d’aucun usage. Les soldats étrangers se défendirent en gens de cœur, renversèrent la première légion, et la mirent en fuite, mais dès qu’ils eurent été renversés eux-mêmes par les soldats qui montaient d’un autre côté, et qui les enveloppaient, tout le camp se dispersa. La cavalerie et les éléphants gagnent la plaine le plus vite qu’ils peuvent et se sauvent. Les Romains poursuivent l’infanterie pendant quelque temps, mettent le camp au pillage, puis, se répandant dans le pays, ravagent impunément les villes qu’ils rencontrent. Ils se saisirent entre autres de Tunis, et y posèrent leur camp, tant parce que cette ville était très propre à leurs desseins, qu’à cause que sa situation est très avantageuse pour infester de là Carthage et les lieux voisins.


Les Carthaginois, voyant que la guerre allait se faire avec plus de lenteur, élurent d’abord deux commandans, Asdrubal, fils de Hannon, et Bostar. Ensuite ils rappelèrent d’Héraclée Amilcar, qui se rendit aussitôt à Carthage avec cinq cents chevaux et cinq mille hommes d’infanterie. Celui-ci, en qualité de troisième commandant, tint conseil avec Asdrubal sur ce qu’il y avait à faire, et tous deux furent d’avis de ne pas souffrir que le pays fût impunément ravagé. Peu de jours après, Regulus se met en campagne, emporte du premier assaut les places qui n’étaient pas fortifiées, et assiége celles qui l’étaient. Arrivé devant Adis, place importante, il l’investit, presse les ouvrages, et fait le siége en forme. Pour donner du secours à la ville et défendre les environs du dégât, les Carthaginois font approcher leur armée, et campent sur une colline qui, à la vérité, dominait les ennemis, mais qui ne convenait nullement à leurs propres troupes. Leur principale ressource était la cavalerie et les éléphans, et ils laissent la plaine pour se poster dans des lieux hauts et escarpés. C’était montrer à leurs ennemis ce qu’ils devaient faire pour leur nuire. Regulus ne manqua pas de profiter de cette leçon : habile et expérimenté, il comprit d’abord que ce qu’il y avait de plus fort et de plus à craindre dans l’armée des ennemis, devenait inutile par le désavantage de leur poste ; et sans attendre qu’ils descendissent dans la plaine, et qu’ils s’y rangeassent en bataille, saisissant l’occasion, dès la pointe du jour, il fait monter à eux des deux côtés de la colline. La cavalerie et les éléphans des Carthaginois ne leur furent d’aucun usage. Les soldats étrangers se défendirent en gens de cœur, renversèrent la première légion, et la mirent en fuite ; mais dès qu’ils eurent été renversés eux-mêmes par les soldats qui montaient d’un autre côté, et qui les enveloppaient, tout le camp se dispersa. La cavalerie et les éléphans gagnent la plaine le plus vite qu’ils peuvent et se sauvent. Les Romains poursuivent l’infanterie pendant quelque temps, mettent le camp au pillage, puis, se répandant dans le pays, ravagent impunément les villes qu’ils rencontrent. Ils se saisirent entre autres de Tunis, et y posèrent leur camp, tant parce que cette ville était très-propre à leurs desseins, qu’à cause que sa situation est très-avantageuse pour infester de là Carthage et les lieux voisins.
Après ces deux défaites, l’une sur mer et l’autre sur terre, causées uniquement par l’imprudence des généraux, les Carthaginois se trouvèrent dans un étrange embarras, car les Numides faisaient encore plus de ravages dans la campagne que les Romains. La terreur était si grande dans le pays, que tous les gens de la campagne se réfugièrent dans la ville. La famine s’y mit bientôt, à cause de la grande quantité de monde qui y était, et l’attente d’un siège jetait tous les esprits dans l’abattement et la consternation. Regulus, après ces deux victoires, se regardait

Après ces deux défaites, l’une sur mer et l’autre sur terre, causées uniquement par l’imprudence des généraux, les Carthaginois se trouvèrent dans un étrange embarras ; car les Numides faisaient encore plus de ravages dans la campagne que les Romains. La terreur était si grande dans le pays, que tous les gens de la campagne se réfugièrent dans la ville. La famine s’y mit bientôt, à cause de la grande quantité de monde qui y était, et l’attente d’un siége jetait tous les esprits dans l’abattement et la consternation. Regulus, après ces deux victoires, se {{tiret|regar|dait}}