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ceux qui on font partie. Dans les districts de Bihar et de Patna où ses fidèles sont en majorité, ils portent le nom de Çravakas. Malgré les incertitudes qui règnent sur l’origine de cette religion, elle n’en est pas moins fort ancienne puisque M. de Milloué nous apprend[1] que, parmi les quatre hypothèses relatives à son origine, celle qui lui assigne la date la plus récente la fait encore remonter au deuxième siècle de notre ère, c’est-à-dire au moment de la ruine du Bouddhisme. Dans cette secte, le rôle que jouent les Bouddhas chez les Bouddhistes est attribué, chez les Jaïns, aux Tirthankaras Jinas, sages qui ont franchi le monde. Le Tirthankara est un ascète qui a mérité, par sa science et sa piété, de sortir du cercle fatal de la transmigration, et qui a atteint Môksha, le Nirvana des Jaïns. Il y a, dans chaque période mondaine, vingt-quatre Tirthankaras représentés par des symboles ou emblèmes différents. Le vingt-deuxième a nom Némi et a pour symbole la conque. On attribue à ces Tirthankaras une stature prodigieuse et une longévité non moins fabuleuse décroissant progressivement depuis Vrishabha, représenté par le Taureau, qui mesurait 500 toises et vécut 8.400.000 grandes années, jusqu’à Pârçvanâtha, figuré par le serpent, qui vécut 100 ans et n’avait plus que la taille ordinaire des hommes.

Nous empruntons encore à un récent travail de M. de Milloué quelques explications sur Némi, représenté par la conque[2]. « Némi, Arishta Némi ou Néminâtha était fils du roi Samudravijaya et de la reine Çivâ, de la race d’Harivansa. Ambika est sa Sâsana ; il a le teint noir et une conque lui sert d’emblème. Il est né à Sari, dans le Srâvan[3], dans le premier mois de la saison pluvieuse, sous la constellation de Chitra, se fait ascète à l’âge de 300 ans, au lieu de Dvârakâ (en Mâgadhi Baravavâe) et meurt sur le mont Girnar après avoir vécu 700 ans de la vie d’ascète, ce qui donnerait à sa carrière une durée totale de 1.000 années[4], pendant lesquelles il ne demeura que 55 jours à l’état d’ascète imparfait. D’après une légende citée par

  1. L. de Milloué}}, 1883. Catal. du Musée Guimet. Ire partie, Introduction, p. XLiii.
  2. L. de Milloué, 1884. Essai sur les Jaïns, in Museon, Louvain.
  3. J. Burgess (Papers on Satrunjaya, in Ind. Ant., ii, p. 138), remarque que Stevenson identifie Sari ou Saryapura à Agra, tandis qu’on s’accorde généralement aujourd’hui pour en faire une ville de Kathiâvâd.
  4. J. Stevenson, Kalpa Sûtra, p. 98. — Colebrooke, Observations on the Jaïns, in As. Rev., ix.