« Individu et Société » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 94 :
À ce ruisseau figé, s’oppose le fleuve où, selon Héraclite, nul ne s’est baigné deux fois.
 
Acharné à vouloir saisir les lambeaux de souvenirs qui flottaient sur la buée des miroirs caducs, et cependant anxieux de se baigner dans des eaux nouvelles, {{M. |Proust}} a situé son œuvre, ultime grand cap de la littérature individualisto-analytique, à la jonction du fleuve dialectique de l’Ephésien et de l’armoire à glace de la petite bourgeoisie. D’où la valeur symptomatique de Proust.
 
D’où, je pense, l’intérêt que lui portait Lounatcharsky.
Ligne 118 :
Depuis Engels les méfaits de l’analyse n’ont point cessé.
 
Assez dénué de vergogne pour revendiquer l’héritage de Hegel, {{M. |Heidegger}}, par exemple, annonça une phénoménologie de l’angoisse, mais au lieu d’étudier le commencement de l’angoisse il se contenta d’agiter, autour de sa chaire professorale de Fribourg, ce qu’il appelle le « pourquoi surgi du mystère de l’être qui nous oppresse ».
 
L’un des philosophes de l’école scientifique de Vienne, l’un de ceux qui dénoncèrent les escrocs intellectuels prêts à remonter abusivement de l’expérience à la métaphysique, Rudolf Carnap n’attendit point l’avènement de Hitler pour régler son compte au futur nazi, Heidegger, et à son néant qui néante (du verbe néanter, en allemand ''nichten''). Il est toujours en proie au néant qui néante, l’individu qui veut se croire une cosmogonie à lui tout seul.