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ne les confondra plus avec les autres. Vous avez raison de dire que les gens faits comme Furetière ne se peuvent plus redresser. Ce sont des malades désespérés, qui ne sauroient guérir sans miracle. Mon ami Grammont estime autant Benserade et la Fontaine que nous faisons ; vous voyez aussi la différence de son caractère avec celui de Furetière<ref>{{sc|Lettre}} 995. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, Bussy avait d’abord mis : « avec celui des autres. » La phrase tout entière a été biffée dans nos deux manuscrits.</ref>.
ne les confondra plus avec les autres. Vous avez raison de dire que les gens faits comme Furetière ne se peuvent plus redresser. Ce sont des malades désespérés, qui ne sauroient guérir sans miracle. Mon ami Grammont estime autant Benserade et la Fontaine que nous faisons ; vous voyez aussi la différence de son caractère avec celui de Furetière<ref>{{sc|Lettre}} 995. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, Bussy avait d’abord mis : « avec celui des autres. » La phrase tout entière a été biffée dans nos deux manuscrits.</ref>.


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Puisque nos amusements vous plaisent, nous vous en ferons part, ma chère cousine, et pour continuer je vous envoie une petite lettre que j’écrivis il y a deux mois à ma belle-sœur de Toulongeon<ref>3. Voyez cette lettre, en date du 19 mars, dans la ''Correspondance de Bussy'', tome {{rom-maj|V|}}, {{pg}}524.</ref>, avec qui je badine toujours sur un air de galanterie. Je trouve que cela est toujours meilleur que l’air d’une simple amitié ; car avec l’agrément qui se rencontre dans le commerce des amis, il y a encore une politesse dans l’air galant, qui fait plaisir aux gens qui ont de l’esprit. Voilà ce qui m’est resté du temps passé. Ce qui étoit autrefois dans mon cœur n’est plus que dans mon esprit, et j’en suis de meilleure compagnie.
Puisque nos amusements vous plaisent, nous vous en ferons part, ma chère cousine, et pour continuer je vous envoie une petite lettre que j’écrivis il y a deux mois à ma belle-sœur de Toulongeon<ref>3. Voyez cette lettre, en date du 19 mars, dans la ''Correspondance de Bussy'', tome {{rom-maj|V|}}, {{pg}}524.</ref>, avec qui je badine toujours sur un air de galanterie. Je trouve que cela est toujours meilleur que l’air d’une simple amitié ; car avec l’agrément qui se rencontre dans le commerce des amis, il y a encore une politesse dans l’air galant, qui fait plaisir aux gens qui ont de l’esprit. Voilà ce qui m’est resté du temps passé. Ce qui étoit autrefois dans mon cœur n’est plus que dans mon esprit, et j’en suis de meilleure compagnie.


Adieu, ma chère cousine votre nièce et moi nous vous trouvons toujours la plus aimable femme de France. Jugez après cela<ref>4. Les mots ''après cela'' manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.</ref> combien nous vous aimons quand cette<section end="994"/>
Adieu, ma chère cousine votre nièce et moi nous vous trouvons toujours la plus aimable femme de France. Jugez après cela<ref>4. Les mots ''après cela'' manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.</ref> combien nous vous aimons quand cette<section end="995"/>