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''Se résigner à l’exil'', comme le faisan des marais, qui vit content dans son existence besogneuse et inquiète, sans désirer l’aisance d’une volière.
''Se résigner à l’exil'', comme le faisan des marais, qui vit content dans son existence besogneuse et inquiète, sans désirer l’aisance d’une volière.
''Se résigner à la mort, parce qu’elle n’est qu’un changement, souvent en mieux''. Quand ''Lao-tan'' fut mort, ''Ts’inn-cheu'' étant allé le pleurer, ne poussa, devant son cercueil, que les trois lamentations exigées de tout le monde par le rituel. Quand il fut sorti : n’étiez vous pas l’ami de ''Lao-tan'' ? lui demandèrent les disciples… Je le fus, dit ''Ts’inn-cheu''… Alors, dirent les disciples, pourquoi n’avez-vous pas pleuré davantage ?.. Parce que, dit ''Ts’inn-cheu'', ce cadavre n’est plus mon ami. Tous ces pleureurs qui remplissent la maison, hurlant à qui mieux mieux, agissent par pure sentimentalité, d’une manière déraisonnable, presque damnable. La loi, ''oubliée du vulgaire'', mais dont le Sage se souvient, c’est que chacun vient en ce monde à son heure, et le quitte en son temps. Le Sage ne se réjouit donc pas des naissances, et ne s’afflige pas des décès. Les anciens ont comparé l’homme à un fagot que le Seigneur fait (naissance) et défait (mort)<ref>Quels anciens ? chinois ou indiens ? — Quel Seigneur ? le Souverain chinois des Annales et des odes, ou le Prajapati védique maître de la vie et de la mort ? Le fagot fait penser aux skandha.</ref>. Quand la flamme a consumé un fagot, elle passe à un autre, et ne s’éteint pas<ref>Concept taoïste de la survivance, de l’immortalité de l’âme. Glose : {{?|zh}} état de vie, état de mort ; fagot lié, fagot délié. la mort et la vie, succession d’aller et de venir. — L’être reste le même ; celui qui est un avec l’être universel, où qu’il aille, il garde son moi. Le feu est au fagot ce que l’âme est au corps ; elle passe à un corps nouveau, comme le feu passe à un autre fagot, là le feu se propage sans s’éteindre, la vie se continue sans cesser.</ref>.
''Se résigner à la mort, parce qu’elle n’est qu’un changement, souvent en mieux''. Quand ''Lao-tan'' fut mort, ''Ts’inn-cheu'' étant allé le pleurer, ne poussa, devant son cercueil, que les trois lamentations exigées de tout le monde par le rituel. Quand il fut sorti : n’étiez vous pas l’ami de ''Lao-tan'' ? lui demandèrent les disciples… Je le fus, dit ''Ts’inn-cheu''… Alors, dirent les disciples, pourquoi n’avez-vous pas pleuré davantage ?.. Parce que, dit ''Ts’inn-cheu'', ce cadavre n’est plus mon ami. Tous ces pleureurs qui remplissent la maison, hurlant à qui mieux mieux, agissent par pure sentimentalité, d’une manière déraisonnable, presque damnable. La loi, ''oubliée du vulgaire'', mais dont le Sage se souvient, c’est que chacun vient en ce monde à son heure, et le quitte en son temps. Le Sage ne se réjouit donc pas des naissances, et ne s’afflige pas des décès. Les anciens ont comparé l’homme à un fagot que le Seigneur fait (naissance) et défait (mort)<ref>Quels anciens ? chinois ou indiens ? — Quel Seigneur ? le Souverain chinois des Annales et des odes, ou le Prajapati védique maître de la vie et de la mort ? Le fagot fait penser aux skandha.</ref>. Quand la flamme a consumé un fagot, elle passe à un autre, et ne s’éteint pas<ref>Concept taoïste de la survivance, de l’immortalité de l’âme. Glose : {{lang|zh|以生爲縣以死爲解}} état de vie, état de mort ; fagot lié, fagot délié. {{lang|zh|死生一去一來}} la mort et la vie, succession d’aller et de venir. — L’être reste le même ; {{lang|zh|冥然與造化爲一則無往而非我矣}} celui qui est un avec l’être universel, où qu’il aille, il garde son moi. {{lang|zh|火之傳於薪猶神之傳於形﹐火之傳異薪猶神之傳於形}} Le feu est au fagot ce que l’âme est au corps ; elle passe à un corps nouveau, comme le feu passe à un autre fagot. {{lang|zh|火傳而不𣾒命續而不絕}} là le feu se propage sans s’éteindre, la vie se continue sans cesser.</ref>.