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Mais cette séparation, qui était possible en chimie, l’est-elle encore en physiologie ? Il semble bien que cette adaptation victorieuse aux conditions d’existence, ce choix de moyens propres à assurer la persistance de l’individu, cette tendance à s’agrandir et à s’élever, que nous avons notés, fassent ici corps avec l’objet de la science. L’un des êtres les plus simples que l’on puisse considérer, l’amibe, substance homogène quasi diffluente, possède déjà ces propriétés d’une manière frappante. Si l’on plonge une amibe dans une infusion, quand elle y rencontre un corps étranger qui peut servir à sa nutrition, par exemple une particule végétale, on voit les prolongements de l’amibe s’étendre peu à peu autour du grain, et finir, en se soudant, par l’entourer complètement, de telle sorte qu’il se trouve engagé dans la masse même de l’amibe. Puis un temps s’écoule, pendant lequel la digestion s’opère. Et alors la partie inutile du corps étranger est expulsée par un processus inverse du processus d’introduction. Ce n’est pas là une simple combinaison chimique. Et l’amibe est un organisme très élémentaire. Il ne nous est pas donné de voir les propriétés physico-chimiques devenir, par simple particularisation, propriétés vitales.
Mais cette séparation, qui était possible en chimie, l’est-elle encore en physiologie ? Il semble bien que cette adaptation victorieuse aux conditions d’existence, ce choix de moyens propres à assurer la persistance de l’individu, cette tendance à s’agrandir et à s’élever, que nous avons notés, fassent ici corps avec l’objet de la science. L’un des êtres les plus simples que l’on puisse considérer, l’amibe, substance homogène quasi diffluente, possède déjà ces propriétés d’une manière frappante. Si l’on plonge une amibe dans une infusion, quand elle y rencontre un corps étranger qui peut servir à sa nutrition, par exemple une particule végétale, on voit les prolongements de l’amibe s’étendre peu à peu autour du grain, et finir, en se soudant, par l’entourer complètement, de telle sorte qu’il se trouve engagé dans la masse même de l’amibe. Puis un temps s’écoule, pendant lequel la digestion s’opère. Et alors la partie inutile du corps étranger est expulsée par un processus inverse du processus d’introduction. Ce n’est pas là une simple combinaison chimique. Et l’amibe est un organisme très élémentaire. Il ne nous est pas donné de voir les propriétés physico-chimiques devenir, par simple particularisation, propriétés vitales.


Tel est l’état actuel des choses ; mais peut-être semblera-t-il vraisemblable que l’avenir doive réaliser cette exacte réduction qui n’est encore qu’un idéal. M. Sabatier, dans le livre signalé plus haut, fait un effort énergique pour rapprocher, l’une de l’autre, la substance vivante et les substances inorganiques. Selon lui, la propriété essentielle du protoplasma, grâce à laquelle il se répare et communique la vie, ne serait en définitive qu’un pouvoir d’amorce. Or la matière inorganique nous offre [79]
Tel est l’état actuel des choses ; mais peut-être semblera-t-il vraisemblable que l’avenir doive réaliser cette exacte réduction qui n’est encore qu’un idéal. {{M.|Sabatier}}, dans le livre signalé plus haut, fait un effort énergique pour rapprocher, l’une de l’autre, la substance vivante et les substances inorganiques. Selon lui, la propriété essentielle du protoplasma, grâce à laquelle il se répare et communique la vie, ne serait en définitive qu’un pouvoir d’amorce. Or la matière inorganique nous offre